Le Parlement suisse se livre actuellement à une partie de ping-pong dont les autorités politiques de notre pays ont le secret. En septembre 2011, le Conseil national a accepté, à une écrasante majorité, une motion de la socialiste Ursula Wyss visant à plafonner les tarifs prohibitifs de roaming pratiqués par les opérateurs de téléphonie.
De son côté, une commission du Conseil des Etats, l’a sèchement balayée quelques mois plus tard et a préféré, via un postulat, demander un rapport au Conseil fédéral d’ici à 2014. Nouveau rebondissement le 19 mars dernier lorsque le Conseil des Etats a, cette fois, décidé de suspendre ses travaux sur la motion Wyss. Entre-temps, le National a, lui, remis la compresse en acceptant, une semaine plus tôt, à une écrasante majorité encore une fois, un texte UDC allant dans le même sens.
Heureusement, Doris Leuthard, cheffe du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication a trouvé la solution miracle. «Procurez-vous une carte SIM auprès d’un opérateur local lors d’un voyage à l’étranger», recommande-t-elle. Formidable! Sauf que la conseillère fédérale oublie que de nombreux téléphones sont sim-lockés. Dans ce cas, impossible donc d’utiliser ce précieux sésame.
Résultat: alors que l’Union européenne a fixé des tarifs d’itinérance maximaux, les Suisses continuent, eux, de se faire tondre. Chaque année, ils paient quelque 400 millions de trop pour leurs appels téléphoniques passés depuis l’étranger.
Un peu chère, la partie de ping-pong, non?