Placer son argent dans des obligations de la Confédération ne procure plus, aujourd’hui, qu’un rendement de 0,6%. Et encore, à ce taux, il faut bloquer son capital durant dix ans! En 2007 encore, il était de 3,1%, avant d’entamer une lente et constante chute. Or, rien ne laisse présager une quelconque hausse dans les mois à venir.
Dès lors, où placer son argent au mieux et sans risques? Il y a bien sûr les comptes d’épargne et les bons de caisse, mais, eux aussi, ne rapportent que des cacahuètes (voir page «faites vos comptes»). Les comptes de 3e pilier-a font un peu mieux, avec toutefois un investissement limité à 6739 fr. par an et par personne et une durée de placement à très long terme.
Du coup, le salut viendrait-il des compagnies d’assurances avec certains produits dits «sans risques»? Oui et non. Oui, si, en sus, une assurance vie vous intéresse. Non, si c’est le seul rendement annualisé garanti (et non hypothétique) qui vous tient à cœur.
Rendement garanti…
Nous avons demandé aux dix plus grandes compagnies suisses de nous faire parvenir la documentation d’éventuels produits garantissant de toucher, in fine, plus que la prime unique investie au début du contrat. Nous n’avons pu retenir que trois d’entre eux, régulièrement proposés pour des périodes limitées (les éditions 2012 sont terminées et aucune date n’a encore été fixée pour les éditions 2013).
Il s’agit de trois assurances vie (3e pilier b) avec un capital garanti en cas de décès, mais aussi en cas de vie (voir tableau). En cas de mort, le capital versé aux bénéficiaires est fixé au début du contrat. En cas de vie, l’investisseur retrouvera au moins le montant de la prime unique, augmenté d’un léger intérêt. Mais, avec un peu de chance, il peut aussi toucher beaucoup plus, selon l’évolution de l’indice ou du fonds de référence: c’est ce qu’on appelle les «excédents».
… Mais très faiblement
Prenons l’exemple d’une femme de 45 ans qui placerait ainsi
50 000 fr. pour une durée de dix ans (voir la partie inférieure du tableau). Particularité du 3e pilier B: les excédents ne sont pas imposés, mais il faut payer une taxe fédérale de 5% à l’émission (1250 fr.). Autre caractéristique: si la plus grosse part de la prime sert l’épargne, le solde couvre le risque de décès. Or, le rendement proposé peut se rapporter à l’une, comme à l’autre…
En comparant l’investissement total (51 250 fr.) au capital final garanti, on constate que le rendement annualisé (après impôts) dépasse certes celui des obligations de la Confédération, mais pas de grand chose. Bien sûr, ce rendement peut augmenter si les indices (SMI pour Vaudoise, JP Morgan pour Bâloise) ou le fonds (Goldman Sachs pour Generali) de référence pour la gestion de l’épargne se portent bien, mais l’expérience montre que cela reste très hypothétique. A cet effet, chaque produit a son propre système de rémunération, souvent complexe.
Enfin, il faut se rappeler que l’argent est bloqué durant dix ans: les rachats sont certes possibles, mais presque toujours à perte. En revanche, pour ceux que cela intéresse, l’assurance décès est un atout, puisque les bénéficiaires toucheront, sans délai, jusqu’à 125% de la prime versée au début du contrat (Generali).
Christian Chevrolet
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.