Si la pomme de terre est surnommée «patate» dans le langage courant, elle n’appartient pas à la même famille d’un point de vue botanique que la patate douce. La première fait partie des solanacées, qui comprend de nombreux légumes courants (aubergine, tomate, poivron, piment, paprika, gombos…). La patate douce, en revanche, est l’unique légume notable de la famille des convolvulacées qui regroupe des plantes herbacées, très souvent grimpantes ou rampantes comme le liseron et la belle de jour.
Cependant, ces deux tubercules sont très proches, tant au niveau de leurs préparations culinaires que pour leurs qualités nutritionnelles. Ainsi, leur apport calorique est très similaire (80 kcal/100 g) et leur teneur en hydrates de carbone identique. Toutes les deux sont aussi riches en potassium. Elles renferment également une quantité de vitamine C non négligeable, même si la cuisson en détruit une partie.
Mais la patate douce a des atouts santé supplémentaires. Premièrement, en ce qui concerne la qualité de son amidon. Si elles deux en sont très bien pourvues, celui de la patate douce contient davantage d’amylose, une sorte d’amidon qui présente la particularité d’être digérée plus lentement. Associé à un apport en fibres plus important, cela lui confère un index glycémique plus bas que celui de la pomme de terre (50 contre 70). Le sentiment de satiété s’en trouve prolongé et les pics d’insuline sont limités.
Un autre avantage pour la patate douce réside dans sa teneur en bêtacarotène, un précurseur de la vitamine A, essentiel pour la bonne santé de la peau et de la vision. Ce pigment agit également comme un antioxydant permettant de lutter contre le vieillissement cellulaire. Notons que, plus la patate douce est colorée en orange, plus elle contient d’antioxydants.
Ce tubercule mérite donc amplement de figurer plus souvent dans nos menus (purée, tajine, gratin…), d’autant plus que sa culture se développe en Suisse, depuis quelques années déjà.
Doris Favre, diététicienne diplômée