Pas facile, d’être conseiller fédéral. Entre la complexité des dossiers, l’ampleur des responsabilités et les attaques de tous bords, l’emploi n’est pas de tout repos. A voir les nombreux candidats qui se pressent au portillon, il faut pourtant croire que le salaire, qui est grosso modo de
475 000 fr. par an, est décent.
Nul n’oserait prétendre que la tâche d’Urs Schaeppi, directeur de Swisscom, est plus reposante. Mais est-elle quatre fois plus exigeante que celle d’un ministre? En 2015, le chef de notre opérateur a pourtant gagné 1 832 000 fr., soit près de quatre fois plus que sa responsable politique, Doris Leuthard (voir tableau).
Dans les états-majors des autres entreprises publiques, on n’est pas mal traité non plus. Urs Breitmeier, patron de Ruag, a touché 1,1 million de francs, l’an passé. Les salaires d’Andreas Meyer, CEO des CFF, et de Susanne Ruoff, directrice générale de La Poste, avoisinent le million de francs. Soit 5,7 millions de francs en 2015 pour ces cinq managers. C’est 483'000.- de francs de plus qu’en 2014.
Seul le dirigeant des CFF Andreas Meyer a vu sa paie baisser l’an dernier. Le salaire de base a certes grimpé de 13 000 fr., mais la prime «liée à la prestation et aux résultats» a diminué de 40 000 fr.
L’initiative «En faveur du service public» veut mettre un terme à cette fuite en avant. Elle demande que les dirigeants des entreprises publiques ne touchent pas davantage qu’un conseiller fédéral. Si cette règle avait été appliquée depuis 2010 déjà, Swisscom, les CFF et La Poste auraient économisé quelque 44 millions de francs. Un montant qui n’aurait pas été de trop pour améliorer le service aux consommateurs.
chr