Quelques coupures en euros traînent dans vos tiroirs? Si vous ne prévoyez pas un déplacement à l’étranger, utilisez-les dans les grandes surfaces! En Suisse, les enseignes, comme Migros, Coop, Aldi, Denner, Globus, Lidl et Manor, acceptent en effet que vous régliez tout ou partie de vos courses dans la monnaie européenne (voir tableau). Cela à deux conditions: seuls les billets sont acceptés et le solde est rendu en francs suisses. Ces magasins n’ont pas fixé de limites aux montants acceptés en euros. En revanche, certains refusent les gros billets. C’est le cas officiellement chez Coop pour ceux de 500 €. A la succursale où nous nous sommes rendus, la caissière nous a même précisé ne prendre que les coupures jusqu’à 100 €, excluant ainsi celles de 500 €, mais aussi de 200 €.
Taux de change libre
Aucune loi ne fixe le taux de change, ce qui signifie que chaque commerçant est libre de l’établir comme bon lui semble. En la matière, force est de constater que la pratique de la grande distribution peut être qualifiée de tout à fait correcte en regard des taux bancaires.
Ainsi, le 22 octobre, à 9 h, le cours d’achat – qui peut varier au fil de la journée – était de 1.1795 fr. pour 1 € à UBS. En fin d’après-midi, celui de Credit Suisse était très proche, à 1.1815 fr. Dans les deux établissements, l’opération de change est gratuite pour les clients possesseurs d’un compte, alors que, pour les autres, une commission fixe de 5 fr. est prélevée…
Le même jour, nous nous sommes rendus chez Aldi, Coop, Denner, Globus, Lidl, Manor et Migros. Nous avons payé notre achat, une boîte de thé en sachets, avec un billet de 10 €. Nous avons obtenu de 1.16 fr. à 1.20 fr. pour 1 €, soit des cours proches, et parfois meilleurs que ceux de UBS et de Credit Suisse. Seul reproche: nos enquêteurs n’ont pas vu d’affichage des taux dans les magasins. Ils sont cependant précisés sur les tickets, sauf chez Aldi.
Avantage aux supermarchés
Il n’y a donc pas d’avantage réel à changer ses euros à la banque plutôt que de les utiliser au supermarché. Et, lorsqu’il faut payer une commission de change à l’établissement bancaire, il devient alors judicieux de préférer les grandes surfaces, même si leur taux est légèrement moins favorable. Exemple: avec une différence de 2 ct. par € à son avantage mais une commission de 5 fr., la banque ne devient plus avantageuse que pour des montants supérieurs à 250 €.
McDo et Starbucks moins favorables
Les grandes surfaces appliquent des taux légèrement différents. Cela s’explique par le fait qu’elles les adaptent à des intervalles divergents et qu’elles ne se basent pas sur les mêmes établissements. Migros se réfère, par exemple, à la Banque Migros, alors qu’Aldi à la Banque Cantonale de Zurich. Certains distributeurs procèdent à des adaptations hebdomadaires, voire quotidiennes, d’autres à intervalles plus irréguliers, ce qui peut jouer en faveur ou en défaveur des consommateurs, selon l’évolution de l’euro.
Lidl, dont l’offre est la meilleure de notre relevé (1 € = 1.20 fr.), dit «fixer un taux de change arrondi» et le modifier en cas de «changement important». «Cette politique ne couvre pas nos dépenses et les coûts pour changer les euros reçus. Mais, en arrondissant à 1.20 fr., c’est aussi plus facile pour le client», confie Nico Frey, porte-parole du hard discounter.
Dans d’autres secteurs, les cours ne sont pas toujours aussi avantageux qu’au supermarché. Le 22 octobre, l’euro ne valait ainsi que 1.10 fr. chez McDonald’s, 1.105 fr. chez Starbucks ou encore 1.125 fr. dans les kiosques Naville.
Sébastien Sautebin
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