Lorsqu’on fait ses emplettes sur internet, la sécurité est-elle au rendez-vous? Cette question, beaucoup de nos lecteurs se la posent. C’est le cas notamment de Michaël Parchet qui se demande aussi si la carte de crédit est plus sûre que celle de débit.
PostFinance, qui propose à la fois des Visa, des MasterCard ainsi qu’une carte de débit souvent acceptée sur les plateformes suisses, répond qu’il n’y a pas de différence: «Les deux sont sûres.» La subtilité, avec la carte de débit, c’est que seuls son numéro et l’ID sont nécessaires pour les montants jusqu’à 500 fr. Mais, pour les sommes supérieures, la transaction est plus sûre, puisqu’il faut un lecteur générant un code unique. Bon à savoir toutefois: il est possible de baisser cette limite à 0 fr. en appelant le Service clientèle.
Plus généralement, voici un aperçu des différents moyens de payer sur le web et leur sécurité respective.
Cartes de crédit
Visa et MasterCard ont introduit la norme 3-D Secure pour éviter d’éventuelles fraudes. Le principe est le suivant: lors du paiement, une fenêtre demande un code de vérification. Il peut s’agir d’un mot de passe personnel ou d’un SMS reçu sur son portable. Ce n’est qu’une fois cette clé validée que l’opération peut être effectuée. Ce processus de sécurité supplémentaire est appelé «Verified By Visa» ou «MasterCard SecureCode». Si le service n’est pas activé d’office, c’est au client de s’y inscrire.
Lorsqu’une usurpation d’identité a tout de même lieu, le paiement peut parfois être contesté chez l’émetteur de la carte en invoquant une utilisation frauduleuse. Mais des critères précis doivent être remplis. Ce sont les conditions générales d’utilisation de l’émetteur qui définissent le cadre exact d’application. Le titulaire doit notamment respecter les obligations dites «de diligence», comme ne pas avoir conservé son code au même endroit que sa carte ou transmis ses données privées à des tiers.
Enfin, notons que les prestataires bancaires n’entrent généralement pas en matière pour des litiges liés à un défaut ou à une non-livraison d’un bien acheté sur internet. Ces problèmes doivent être traités directement avec le vendeur.
Cartes à prépaiement
Le détenteur doit, ici, charger préalablement son compte avec de l’argent avant de pouvoir payer. En cas de vol de la carte ou de ses informations, seule la somme disponible pourra donc être retirée ou utilisée. L’outil est donc intéressant d’un point de vue sécuritaire, que cela soit pour des achats sur le web ou lors d’un séjour à l’étranger. Mais gare aux frais d’utilisation (chargements, achats, retraits, etc.)! Notre partenaire Tout Compte Fait a montré qu’ils pouvaient varier du simple au triple selon le prestataire (lire «Prépayer pour ne pas s’endetter», TCF 2/14).
PayPal
Avec ce service de paiement en ligne, les coordonnées bancaires ne sont pas fournies au marchand, d’où une sécurité accrue lors de la transaction. Il suffit d’entrer son nom d’utilisateur et son mot de passe. Le risque se situe donc au niveau du vol de ces paramètres de connexion qui permettent d’utiliser le compte PayPal et la carte bancaire associée pour exécuter des achats frauduleux.
Voici quelques conseils pour une utilisation plus sûre de PayPal.
- Choisir un mot de passe fort. Idéalement, il devrait avoir huit caractères au moins et contenir des lettres, des chiffres, des ponctuations, voire des symboles.
- Faire attention aux faux e-mails PayPal et ne communiquer son nom d’utilisateur et son mot de passe sous aucun prétexte.
- Signaler un éventuel problème par le biais de l’outil «Gestionnaire de litige» disponible sur la plateforme.
- Vérifier que la page de paiement soit sécurisée avec la présence d’un cadenas à droite de l’URL et une adresse commençant par «https:».
Autres modes de paiement
De nouveaux prestataires ont vu le jour comme paysafecard, un système qui n’exige pas de carte de crédit ou de compte en banque.
Il suffit d’acheter un bon de 25, 75 ou 150 fr. et d’utiliser le code PIN associé sur une plateforme de vente acceptant ce système. Un moyen certes sûr, mais qui peut réserver de mauvaises suprises: si le bon n’a pas été utilisé entièrement après 12 mois, 3 fr. sont déduits mensuellement.
Loïc Delacour