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igros a annoncé récemment vouloir réduire les prix de 1000 produits. «Il ne doit plus y avoir de raison de se rendre chez un discounter», a déclaré Peter Diethelm, directeur général de Migros Supermarché SA. L’enseigne tente de reprendre la main dans la guerre de communication que les distributeurs se livrent actuellement sur leurs prix. Peter Diethelm s’est aussi voulu rassurant, en affirmant que ces baisses ne se répercuteront pas sur les paysans. «Les réductions sont rendues possibles par des gains d’efficacité au sein de l’entreprise», a-t-il souligné dans Migros Magazine.
Moins d’achats,
ou des prix plus bas
Migros semble pourtant tentée de revenir sur ses promesses, comme plusieurs producteurs nous l’ont rapporté. Lors des négociations sur les futures conditions d’achat de la viande de porc bio, le distributeur a offert, soit de payer un prix plus bas pour cette viande, soit d’en acheter moins. Concrètement, les volumes seraient réduits de 30%.
L’association faîtière Bio Suisse, qui participe aux négociations, nous a confirmé que «les quantités et les prix sont sous pression». Selon Bio Suisse, tous les distributeurs achètent la viande de porc au même prix. A savoir, actuellement: 7.40 fr. le kilo à la ferme. L’organisation faîtière affirme que Migros est la seule enseigne qui veut diminuer les volumes ou le prix d’achat.
Cette dernière rétorque que nos informations ne sont pas correctes. Elle aurait informé les éleveurs de porc bio qu’elle accepte les prix demandés par ces derniers. Selon Migros, la vente de viande de porc bio est toutefois «en net recul», raison pour laquelle elle doit réduire les quantités achetées. Mais «il n’est pas exact» d’affirmer qu’il s’agit d’une baisse de 30%. Et il n’y aurait aucun rapport avec la stratégie de prix bas annoncée par l’enseigne.
Bio Suisse nous a indiqué que Migros n’avait, d’abord, pas accepté les prix réclamés par les producteurs. D’après la faîtière, les choses n’ont commencé à bouger qu’après notre intervention.
Daniel Bütler / seb