Pour imprimer des photos numériques chez soi, il faut posséder une imprimante couleur de bonne qualité et acheter du papier spécial, qui coûte relativement cher. C’est pourquoi
de nombreuses personnes préfèrent faire développer leurs images digitales dans des laboratoires spécialisés. Depuis qu’il existe de tels services en ligne, quelques clics suffisent pour passer une commande. Les images, envoyées au laboratoire via le Web, reviennent au client deux à trois jours plus tard par courrier.
Très pratiques et moins coûteux que l’imprimante, ces nouveaux services sont toutefois encore loin d’offrir une qualité d’image satisfaisante, comme le montre le test mené par Bon à Savoir.
Choix des images
Pour éprouver la qualité de ces développements, nous avons transmis via Internet 17 images à huit services d’impression en ligne. Toutes les prises de vue ont été effectuées avec un appareil Canon Digital Ixus.
Pour savoir si les laboratoires apportaient ou non des corrections aux photos ratées ou mal exposées, certains clichés envoyés comportaient volontairement des erreurs souvent commises par les photographes amateurs:
• 2 images intérieures au flash;
• 2 photos à contre-jour;
• 1 image comportant différents degrés de gris;
• 2 photos comportant des tonalités couleur chair;
• 2 prises de vue à la lumière artificielle et 1 à la lumière mixte;
• 1 image surexposée et 2 sous-exposées;
• 1 panorama.
Pour comparer, tous ces clichés ont également été imprimés sur une imprimante à jet d’encre Epson Stylus 870.
Critères du test
Les photographies réalisées par les huit laboratoires et celles produites par l’imprimante Epson ont été examinées et notées par trois experts: un spécialiste de la photo digitale, un photographe et un spécialiste des
techniques de laboratoire.
Pour évaluer la qualité d’une épreuve, ces professionnels se sont penchés sur la netteté de l’image, la qualité des contrastes et le rendu des couleurs.
En plus de la qualité d’impression, Bon à Savoir a aussi noté le service offert par les laboratoires et la facilité d’utilisation du système de commande en ligne:
• Quel est le délai de livraison?
• Est-il possible d’obtenir le détail de sa commande (liste des photos, coût total y compris frais de livraison) avant de passer l’ordre définitif?
• Peut-on supprimer les bords blancs de l’image depuis son navigateur Internet ou le programme de commande du laboratoire?
• Le client reçoit-il un avertissement lorsque la résolution de ses images est trop mauvaise?
• Le service confirme-t-il la réception de la commande?
D’une manière générale, le service offert par les laboratoires a été jugé de bonne qualité. Par contre, la qualité d’impression laissait le plus souvent à désirer: seules trois des huit sociétés testées ont obtenu une note suffisante à ce critère. La meilleure performance a été réalisée par Photocolor Kreuzlingen (note: 4,4 sur 6). Avec ce résultat, ce laboratoire est le seul à fournir des images équivalentes à celles réalisées par l’imprimante Epson.
Ces résultats décevants s’expliquent sans doute par le fait qu’aucun des services testés ne corrige les clichés ratés ou mal exposés. Les photos développées à partir de négatifs sont, elles, systématiquement contrôlées et retouchées le cas échéant. Mais pas les images numériques, car ces corrections peuvent être effectuées par le client lui-même et le laboratoire risquerait de remanier des images déjà travaillées.
Or, il est très difficile de savoir si une image est réussie à partir d’un écran d’ordinateur ordinaire. Seul un écran de haute qualité, pourvu d’un logiciel approprié, permet de reproduire les couleurs exactes d’une photo. Pour la plupart des utilisateurs, une correction par le laboratoire s’avérerait donc fort utile.
Corriger ou pas
Dés lors, pourquoi ne donne-t-on pas la possibilité au client d’indiquer lors de sa commande s’il désire que ses photos soient retouchées ou pas? «Justement, cela sera bientôt possible chez nous grâce à un nouveau logiciel de commande», assure Fabrice Lago, de Fotolabo-Club.
Mais la seule absence de correction des images ne saurait justifier la mauvaise qualité d’impression constatée par nos experts. Rappelons que les épreuves produites par l’imprimante ont obtenu de très bons résultats sans avoir été retouchées!
Digital ou argentique:
Le bon choix
Faut-il oui ou non troquer son appareil argentique contre du matériel numérique? Pour vous aider à vous forger une opinion, Bon à Savoir a fait le tour des avantages et des inconvénients de ce nouveau procédé.
Les «pour»:
• Les soucis liés à la pellicule (réserve suffisante de films qu’on craint d’abîmer ou de perdre) sont éliminés.
• La plupart des appareils sont dotés d’un écran qui permet de voir les clichés sur le champ et de les effacer s’ils ne conviennent pas.
• On peut retoucher soi-même ses clichés; grâce à l’informatique, les possibilités de manipulation sont quasi illimitées.
• Les photos peuvent être imprimées chez soi sur une imprimante à jet d’encre.
• L’utilisateur choisit les clichés qu’il désire imprimer: pas de photos inutiles.
• Les photos peuvent être diffusées sur Internet et transmises à un correspondant par courrier électronique.
• Le stockage des images sur CDR permet une conservation peu encombrante, facilement consultable et avec une durée de vie illimitée.
Les «contre»:
• Le coût: l’appareil le plus simple, produisant des images de qualité très médiocre, coûte déjà 500 fr. Et si l’on veut atteindre la qualité des photos traditionnelles, il faut mettre 1000 à 1500 fr. pour arriver à la performance d’un appareil compact argentique (résolution minimum: 3,3 mégapixels) et au moins 4000 fr. pour rivaliser avec la qualité des appareils reflex à optique interchangeable. A quoi s’ajoute le prix des piles et de la carte mémoire, relativement chère (100 à 130 fr. en moyenne) pour une capacité plutôt faible (120 à 130 photos à résolution moyenne). Pour un long voyage, il faut donc emporter plusieurs cartes ou prendre avec soi son ordinateur portable afin d’y transférer les images collectées.
• Il faut disposer d’un ordinateur et posséder quelques connaissances en informatique.
• Les appareils numériques sont très gourmands en énergie, surtout ceux dotés d’un écran de visionnement. La plupart des modèles sont aujourd’hui munis d’un accu avec rechargeur. Mais leur autonomie ne dépasse pas les 110 minutes (env. 60 photos à résolution moyenne). Ennuyeux si l’on voyage loin de tout réseau électrique.
• Comme la plupart des produits électroniques, les appareils numériques deviennent très vite obsolètes.
Enfin, n’oubliez pas qu’il est possible de numériser des photos traditionnelles, en les faisant enregistrer sur CD-Rom. La plu-
part des grands laboratoires le proposent, offrant ainsi les avantages informatiques du digital tout en conservant ceux de l’argentique. Sophie Pieren
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