Notre lecteur est agacé et il a raison. Comme de nombreux autres consommateurs, il fait attention à son poids. Il lit donc avec attention les informations sur les emballages qui indiquent non seulement la quantité de calories contenues dans l’aliment, mais aussi ce que cette quantité représente par rapport à ses besoins journaliers. Or, les données mises en avant ont une furieuse tendance à minimiser l’impact sur les bourrelets!
Les industriels ont, en effet, la possibilité de fractionner le produit comme ils l’entendent et ne s’en privent pas. Prenons l’exemple d’un paquet de biscuits Oreo, vendu 2.75 fr. chez Coop. Les informations figurent en bonne place, sur l’avant de l’emballage: 52 kcal, soit 3% des besoins journaliers d’un adulte moyen. Sauf que cette indication concerne un seul biscuit de 11 g et que le paquet en contient plusieurs. Pas facile, dès lors, de comparer avec d’autres produits similaires qui, eux, vont proposer un chiffre se fondant sur un autre poids…
Idem avec la baguette à l’aïl Happy Hour, vendue 3.25 fr. chez Migros, où les informations ne concernent qu’une seule tranche. Ou avec les chips M Budget, où il a été artificiellement décidé qu’une portion était composée de 30 g. (photo: 161 kcal, 8% des besoins journaliers), alors que le paquet en contient douze fois plus (350 g). Or, avez-vous déjà réussi à vous limiter à 15 malheureux chips quand le paquet est ouvert devant vous?
Pour Ossama Eishiewy, professeur de marketing à l’Université de Göttingen, qui a mené une récente recherche sur le sujet incluant 1500 supermarchés, il n’y a pas de doute: ce fractionnement irréaliste induit le consommateur en erreur et risque de donner de mauvaises habitudes alimentaires.
La solution consiste à retourner l’emballage et à repérer les informations souvent imprimées en caractères nettement plus petits, mais exprimées par portion de 100 g ou 100 ml. Elles sont, elles, comparables et permettent une estimation calorique bien plus réaliste.
cc / cet