L’avenir de l’informatique, nous dit-on, est dans les nuages. Comprenez que votre bon vieux disque dur ne servira bientôt plus à grand-chose, puisqu’il est dorénavant possible de stocker ses documents, photos ou vidéos sur des serveurs distants et accessibles depuis n’importe quelle connexion internet. Mais cette évolution technologique, appelée «cloud computing», n’a pas que des avantages. Elle inquiète notamment certains observateurs du fait que des données privées sont à la merci de cybercriminels ou de gouvernements curieux.
Leader américain critiqué
Dropbox est l’un des services cloud les plus populaires du monde. En offrant un espace gratuit de 2 Gb, il est certes très attrayant, mais beaucoup le critiquent pour son manque de sécurité. Premier reproche: même si les informations sont cryptées avant leur transfert, le système stocke aussi les mots de passe des utilisateurs sur ses propres serveurs. Cela signifie que les administrateurs ou d’autres personnes peuvent théoriquement accéder aux documents privés des clients et les déchiffrer sans que ces derniers le sachent.
Variantes européennes
Second point négatif: les infrastructures techniques de l’entreprise sont localisées aux Etats-Unis. Or, il est maintenant connu que ce pays n’est pas le plus regardant pour la confidentialité des données privées. Si son gouvernement exige d’avoir accès à des contenus présents sur Dropbox, la société devra obtempérer sans que l’utilisateur puisse s’y opposer.
Il existe toutefois des solutions de rechange pour les personnes désireuses de partager ou de stocker des informations dans les nuages. Car des sociétés, conscientes des failles du géant américain, jouent la carte de la sécurité en cryptant les données sur l’ordinateur de l’utilisateur, avant de les envoyer sur ses serveurs. Et, surtout, le client reste le seul détenteur du mot de passe permettant le déchiffrement. Ainsi, les contenus ne sont d’aucun intérêt pour un tiers malintentionné, puisqu’ils sont illisibles.
Autre atout: ces sociétés sont localisées, pour la plupart, en Europe, et bénéficient donc d’une législation sur la protection de la vie privée plus stricte.
Wuala plus sûr encore
Notre comparatif (voir tableau) liste les principaux prestataires dans ce domaine. On remarque qu’ils sont tout à fait compétitifs face à Dropbox pour les espaces de stockage les plus bas. Bajoo et Tresorit offrent même 5 Gb. Lorsque l’on recherche davantage de place, l’entreprise américaine est en revanche plus généreuse.
Notons finalement que l’internaute peut jouer la carte suisse en optant pour Wuala qui a été développé à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. S’il est dorénavant la propriété du fabricant français de disques durs LaCie, son siège est toujours dans notre pays. En choisissant ce service, on bénéficie donc d’une loi sur la protection des données encore plus restrictive que celle des concurrents européens.
Loïc Delacour
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