Maux de tête, diarrhées et nausées. Le Bâlois Ivan K.* se souviendra longtemps des boulettes de millet bio Alnatura achetées chez Migros. Après en avoir mangé, il s’est senti mal. A tel point, qu’il a été obligé de consulter son médecin.
Une semaine plus tard, l’explication est tombée. Retrouvant sa trace par le biais de la carte Cumulus présentée lors de l’achat des boulettes, le géant orange l’a averti que le produit en question contenait des traces d’alcaloïdes tropaniques. Afin d’exclure tout risque pour sa santé, Ivan K. a été invité à ne pas les consommer. Les alcaloïdes tropaniques sont présents naturellement dans un grand nombre de plantes comme la belladone et le datura.
Plantes toxiques
Ces plantes poussent souvent en bordure des champs de millet, de sarrasin ou de maïs et les contaminent. Or, leur présence dans les denrées alimentaires n’est vraiment pas souhaitable, rappelle le site internet de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Elles peuvent avoir un impact sur la fréquence cardiaque et le système nerveux central. Et provoquent des symptômes comme de la torpeur, des maux de tête et des nausées. Chez les nourrissons, les femmes enceintes ou allaitantes ainsi que les personnes âgées, une très faible dose peut suffire à les rendre malades.
Problème pas résolu
En l’espace de quatre mois, dix produits à base de céréales ont dû être retirés des rayons helvétiques en raison d’une teneur élevée en alcaloïdes tropaniques. Selon l’OSAV, ce nombre s’explique par l’augmentation des contrôles induite par la découverte de ces substances lors d’une inspection de céréales en Allemagne.
Alnatura procède également à des contrôles très étroits sur les matières premières utilisées mais aussi sur les produits finis, rappelle Stefanie Neumann, répondant presse de l’entreprise. Monika Weibel, porte-parole de Migros, indique, de son côté, que des solutions sont actuellement à l’étude pour optimiser les cultures et la transformation des céréales.
Nathalie Rochat, responsable de la communication à l’Office fédéral de la sécurité alimentaire, demeure sceptique sur ce point-là: «La branche céréalière n’est pas encore parvenue à résoudre le problème.»
Carmen Gloria Godoy
* Nom connu de la rédaction.