C’est un carton absolu. Depuis début juillet, des millions de personnes se sont découvertes un talent de dresseur de Pokémon avec leur smartphone. Ce phénomène planétaire doit son succès à la réalité augmentée, à sa gratuité et à sa dimension communautaire. Mais aussi ludique soit-elle, la traque des petits monstres virtuels présente des risques et des dangers. Mieux vaut donc en prendre la pleine mesure et bien informer les jeunes utilisateurs particulièrement vulnérables. Voici quatre problèmes majeurs. Yves-Noël Grin
Les dangers ambiants
Le système de géolocalisation des Pokémon ne profite pas qu’aux joueurs. C’est également un outil pour les personnes malintentionnées qui peuvent atteindre leur(s) victime(s) vers un Pokémon attirant. De nombreux cas d’agressions ont déjà été signalés à l’image des 300 plaintes déposées en Grande-Bretagne pour des faits graves (vol, tentatives de viol, pédophilie, etc.).
Trop absorbés par leur chasse aux petits monstres, les enfants sont aussi susceptibles de sortir de leur cadre habituel (quartier, cercle d’amis, etc.). Ils peuvent y faire des rencontres inquiétantes ou se mettre en danger dans des endroits délicats. D’où l’importance pour les plus jeunes de ne pas se déplacer seuls dans des lieux isolés. Les grands enfants, eux, savent que faire mumuse avec Pokémon Go au volant est une très mauvaise idée. Nombre d’imprudents l’ont déjà appris à leurs dépens.
Les achats coûteux
Pokémon est un véritable jackpot pour la société qui l’a créé, Niantic. Deux mois après son lancement officiel aux USA, le 6 juillet 2016, l’application aurait déjà généré près de 450 millions de dollars! Du jamais vu pour un jeu gratuit. Générés sur l’App Store d’Apple et le Google Play, ces revenus sont issus des pièces que l’on peut acheter pour progresser plus vite. Les adultes semblent assez grands pour maîtriser leurs dépenses. Ce n’est pas forcément le cas des enfants qui ont un compte relié à la carte de crédit de leurs parents. C’est peut-être le moment de songer à cadrer ses chérubins avec une carte de crédit à prépaiement (lire notre comparatif sur le sujet).
La consommation de données
On estime que jouer à Pokémon Go implique une consommation de données oscillant entre 5 Mo et 10 Mo par heure. Pour un utilisateur qui joue en moyenne 3 heures et demi par jour, cela correspond grosso modo à une consommation de 1 Go par mois. C’est peu et beaucoup à la fois, si l’on considère que Pokémon Go s’ajoute à d’autres applications gourmandes en la matière. En l’absence d’un abonnement illimité, il est tout indiqué de paramétrer son portable pour définir le plafond de données – en fonction de son forfait – à ne pas dépasser. Sur Android, un réglage est possible dans Paramètres --> Utilisation des données --> Cycle d’utilisation des données. Mais comme sur iOS, le plus simple est de télécharger une application gratuite comme My Data Manager (iTunes et Google Play).
Les données personnelles récoltées
Comme bon nombre d’applications, Pokémon Go ne se prive pas de récolter une foule d’informations sur ses utilisateurs. Il suffit de jeter un œil sur les autorisations requises pour se rendre compte que l’appli a accès au compte personnel de l’utilisateur, à ses déplacements, au contenu stocké sur son téléphone (photos, multimédia, fichiers, etc.), à sa liste de contacts et on en passe. C’est non seulement très intrusif, mais particulièrement délicat si des hackers venaient à pirater les serveurs de Niantic. Et à propos de hackers toujours, rappelons qu’il est impératif de télécharger le jeu depuis iTunes ou Google Play, sachant qu’il circule sur le net des versions infectées par des virus.