La fondation Pro Specie Rara soutient la préservation et le développement de la biodiversité dans le domaine des variétés potagères et céréalières traditionnelles. A ce titre, elle encourage donc la culture des espèces anciennes de pommes telles que la Rose de Berne et la Goldparmäne que l'on peut voir sur les étals de certains supermarchés.
Pour retrouver le goût des vergers d'antan, il faut toutefois être prêt à débourser une fortune: 6.50 fr. le kilo environ! Soit deux fois plus que la plupart des autres variétés. Mais il faut aussi accepter d'ingurgiter des doses importantes de pesticides met en garde Markus Kellerhals de l'Agroscope de Changins. Ce que confirme également Franco Weibel, chercheur à l'Institut de recherche de l'agriculture biologique de Frick (AG).
Peu résistantes aux maladies
Les variétés anciennes sont en effet très sensibles aux maladies fongiques comme la tavelure, par exemple. Les pommiers atteints perdent prématurément leurs feuilles et produisent des fruits peu goûtus qui ne se conservent pas. Les producteurs de pommes sont donc obligés d'employer les grands moyens chimiques pour éviter de trop grosses pertes.
Selon Gertrud Burger, responsable du secteur fruitier à Pro Specie Rara, cela ne pose aucun problème. «Nous voulons conserver la biodiversité des fruits. La Rose de Berne ne doit pas disparaître», se défend-elle. A sa décharge, il est vrai que la Suisse a pris des engagements internationaux pour la conservation des espèces.
Mais pour Markus Kellerhals, préserver la biodiversité ne signifie pas développer des variétés anciennes à grande échelle. Une petite culture suffit à conserver leur patrimoine génétique. De plus, selon le spécialiste, la résistance aux maladies des espèces anciennes ne peut pas être améliorées. Par conséquent, en les remplaçant par d'autres sortes, plus résistantes et nécessitant moins de traitements chimiques, on contribue également à la biodiversité.
Ruth Blum/cg