Près d’un Suisse sur deux prend sa retraite avant l’âge légal. Au pays des banques et du chocolat, cela concerne surtout les hauts salaires et, en majorité, les hommes: 46%, contre 40% pour les femmes, constate l’Office fédéral de la statistique (OFS). Celles-ci travaillent souvent à temps partiel et touchent une retraite plus modeste.
Sur le plan de la prévoyance, ce déséquilibre ne pose pas trop de problèmes pour les couples mariés ou les concubins au long cours. En cas de divorce, la loi a prévu des compensations: celui qui a la cagnotte de retraite la mieux garnie, le plus souvent l’homme, en reverse une partie à son ex-conjoint.
Les choses se corsent pour les concubins qui se séparent après avoir fondé une famille. Si, et c’est encore souvent le cas, la femme diminue son temps de travail pour s’occuper des enfants, ses cotisations de prévoyance à l’AVS et au 2e pilier se réduisent comme peau de chagrin. Résultat: Monsieur touchera une retraite pleine, alors que Madame se serrera la ceinture.
La Suisse votera en septembre sur le mariage pour tous, mais il faudra encore bien quelques années pour qu’un partenariat enregistré pour les couples hétérosexuels voie le jour, comme chez nos voisins.
En attendant, n’en déplaise à ceux et à celles qui reprochent au mariage son aspect ringard, la meilleure chose à faire pour rétablir un semblant d’égalité, c’est de passer la bague au doigt sans laisser passer les années. Si c’est le manque de temps ou d’argent pour faire la fête qui pose problème, oublions la traîne et le carrosse: le romantisme ne se limite pas aux salons du mariage.
Prenons plutôt cette alliance pour ce qu’elle est: un contrat pour le meilleur et pour le pire, parfois inévitable. Convoler en justes noces, ça limite l’injustice.
Claire Houriet Rime