Ce n’est un secret pour personne, prendre le train en Suisse coûte cher. En deuxième classe et au plein tarif, un aller-retour entre Lausanne et Lucerne dépasse les 130 fr. Pour réduire l’addition sur les longs trajets, il est possible d’acheter un billet qui procure la libre circulation pendant une journée sur tout le réseau du pays (train, bus et bateau), à l’exception de certaines lignes de montagne. Il en existe trois types:
Les cartes journalières classiques
(cliquez pour lire les détails)
Elles sont réservées aux détenteurs d’un abonnement demi-tarif et coûtent 75 fr. en 2e classe. Elles sont avantageuses dès que le trajet atteint environ 250 km, soit l’équivalent d’un aller-retour Genève-Bâle. Elles peuvent être utilisées n’importe quel jour.
Les cartes journalières vendues par les communes (clic)
Réservées en priorité aux personnes domiciliées dans la commune, elles ne sont valables que pour un jour précis et coûtent entre 38 fr. (Meyrin/GE) et 50 fr. (Nyon/VD, le week-end). Avantage: il n’est pas nécessaire de posséder un abonnement demi-tarif pour en bénéficier (consulter notre article de novembre 2016 pour plus de détails).
Les cartes journalières dégriffées (clic)
Elles sont vendues depuis la rentrée 2017, uniquement en ligne (sur l’appli ou le site internet des CFF). Elles doivent être achetées à l’avance, entre 1 et 30 jours avant la date du voyage. Leur prix varie en fonction de la demande, tout comme pour les billets d’avion. Il démarre à 29 fr. avec le ½ tarif (52 fr. sans), soit une réduction confortable de 60% par rapport au coût d’une carte journalière classique.
Hélas, notre enquête montre qu'il est difficile de mettre la main sur les cartes journalières dégriffées promises au prix de 29 fr.! En effet, le stock de sésames vendus à ce prix est très limité. Dès qu’il est épuisé, un deuxième contingent est mis en vente, mais à 39 fr., puis à 49 fr., et enfin à 59 fr. Là, la réduction n’atteint plus que 20% par rapport aux cartes journalières classiques, avec un inconvénient de taille: les «dégriffées» ne sont valables que pour une date déterminée à l’avance et qu’il n’est pas possible de modifier. Ainsi, impossible de renoncer à une excursion si le temps est défavorable; le billet est perdu.
Le week-end, c'est râpé
Lors d’un test réalisé ce matin 30 mai à 9h30, les cartes pour les cinq prochains jours coûtaient toutes 59 fr. (avec ½ tarif) ou 99 fr. (sans). Le premier billet à 29 fr. n’est disponible que dans 19 jours, le lundi 18 juin. Sur le mois de juin entier, il n’est possible de voyager pour 29 fr. qu’à six des trente dates possibles. Plus embêtant, aucune de ces six dates ne tombe un week-end: impossible de prendre le train un samedi ou un dimanche pour moins de 49 fr.
Le constat serait-il différent à un autre moment de l’année? Rien n’est moins sûr, car en janvier 2018, nos collègues du magazine alémanique saldo ont fait un constat plus défavorable encore. Un voyageur souhaitant acheter une carte journalière ½ tarif n’en trouvait qu’à 49 ou 59 fr. dans 93% des cas en s'y prenant jusqu'à trois semaines à l’avance.
Se lever aux aurores
Il faut donc s’y prendre très tôt, idéalement quatre semaines à l’avance, pour bénéficier de ces offres au meilleur tarif. Pour espérer décrocher un sésame à 29 fr. le week-end, la meilleure solution est même de les commander pile-poil 30 jours avant, en se levant aux aurores... voire même en veillant tard, puisque la vente d'une nouvelle date débute à minuit! Enfin, s’il ne reste plus aucun billet à 29 ou 39 fr., il est plus intéressant de voyager avec une carte journalière commune (lire plus haut), si celles-ci ne sont pas épuisées également.
Dernier truc: comme le contingent de 2e classe diminue plus vite que celui de 1ère, il est parfois possible de s’offrir la 1re au prix de la 2e! C’est par exemple le cas le dimanche 17 juin, où il reste des cartes à 49 fr. pour les deux classes.
Vincent Cherpillod / bf