Personne ne peut prévoir les coups durs que la vie nous réserve. Quand on a charge de famille, on préfère ne pas imaginer le pire. Pourtant, mieux vaut envisager toutes les éventualités, car la protection de l’AVS et du 2e pilier ne suffit pas toujours à joindre les deux bouts, à la mort de son ou sa partenaire.
L’assurance risque pur permet de protéger financièrement ses proches. Elle garantit aux bénéficiaires un capital qui sera versé uniquement en cas de décès. Cette police n’offre néanmoins pas une possibilité d’épargne supplémentaire.
Si l’assuré est toujours en vie à la fin du contrat, il ne touchera rien et les primes payées au fil des années seront perdues. En revanche, s’il décède, les proches percevront le montant prévu dans le contrat. Ce capital permettra, par exemple, de financer la formation des enfants ou d’amortir une partie d’ une hypothèque.
Concubins et entreprises
Avant de conclure ce type de police, il faut évaluer soigneusement ses besoins. Cette assurance est inutile pour un célibataire, sans personne à charge et sans obligation financière. Elle est, en revanche, conseillée aux jeunes parents quand les prestations du 2e pilier sont modestes. Elle est particulièrement recommandée pour les couples non mariés, puisque, en cas de décès, le survivant n’a droit à aucune prestation de l’AVS. Comme l’assuré peut choisir le bénéficiaire des prestations, cette police est idéale pour les concubins. Cette couverture est aussi conseillée pour le propriétaire ou l’associé d’une petite entreprise qui souhaite en assurer la pérennité.
Il existe deux variantes principales d’assurance vie. Le capital-décès constant garantit un montant identique sur toute la durée du contrat. C’est la formule la plus souvent proposée. A l’inverse, avec un capital dégressif, la somme assurée initialement diminue régulièrement. Cette police peut être utile pour couvrir les obligations financières décroissantes, comme une hypothèque ou un crédit d’entreprise.
Demander plusieurs offres
Dans notre comparatif, nous avons opté pour une somme d’assurance de 200 000 fr. et une durée de contrat de vingt ans. Par ailleurs, nous avons fixé comme condition la libération du paiement des primes après trois mois d’incapacité de gain. Comme aucun capital n’est épargné, les primes sont relativement modiques.
Pour un capital fixe, les primes brutes oscillent entre 324 fr. (Generali) et 470 fr. (Axa) par an pour un homme non-fumeur de 35 ans. A l’issue du contrat, l’économie potentielle peut ainsi avoisiner 3000 fr. Dans le cas d’un capital dégressif, les primes annuelles sont logiquement plus basses. Elles fluctuent, selon le scénario que nous avons soumis aux assureurs, entre 227 fr. (Pax) et 336 fr. (Allianz). Sachant que les prestations diffèrent peu, il vaut donc la peine de demander plusieurs offres.
Comparer les primes brutes
La plupart des grandes compagnies proposent des assurances décès. Certaines banques sont aussi actives sur ce marché. Elles ne jouent toutefois qu’un rôle d’intermédiaire. Par exemple, PostFinance coopère avec Axa. Quant à Raiffeisen, elle a entamé un partenariat avec la Mobilière et n’offre plus de police risque pur sous sa marque propre.
Les compagnies font la distinction entre primes brutes et nettes. Les premières correspondent au montant que l’assuré doit payer chaque année si la compagnie n’accorde pas de baisse de tarifs. Les assureurs font miroiter la perspective de participation aux bénéfices sous la forme d’excédents reversés, mais ceux-ci ne sont pas garantis. Ils dépendent des futurs résultats des assureurs. C’est pourquoi il est recommandé de comparer les primes brutes, et non les nettes, avant de faire son choix.
Les primes varient en fonction de la durée du contrat, mais aussi de l’âge, de l’état de santé et de la consommation de tabac. La profession et l’indice de masse corporelle (IMC) jouent parfois un rôle. Les femmes paient généralement des primes moins élevées que les hommes. Il est préférable d’opter pour un contrat à long terme, car l’assuré a la possibilité de le résilier.
Les fumeurs sont très pénalisés
Les fumeurs sont très pénalisés. Ils peuvent payer jusqu’à deux fois plus qu’un non-fumeur. Pour justifier cette différence, les assureurs rappellent que le tabagisme est l’une des principales causes de décès précoce. Selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), une personne qui fume régulièrement voit son espérance de vie réduite de quatorze ans, en moyenne. Le risque de devoir verser le capital avant l’échéance du contrat est accrue. Les compagnies prennent donc leurs précautions et adaptent le montant de la prime en fonction du risque médical.
Quant aux adeptes de sports extrêmes, ils vérifieront que la police couvre également les loisirs à risque, tels que plongeon, alpinisme ou parachutisme. Certaines compagnies réduisent le dédommagement ou l’excluent totalement si le décès survient durant ces activités.
Alexandre Beuchat