C'est l'un des sujets les plus commentés dans les cours de préparation à l'accouchement ou dans les blogs abordant le sujet. Lors de la deuxième phase d'un accouchement – lorsque le col de l'utérus est complètement ouvert –, faut-il encourager la femme à prendre une profonde inspiration au début d'une contraction, puis de la retenir et de pousser tout au long de celle-ci? Ou, au contraire, faut-il la laisser suivre son instinct, ce qui revient, le plus souvent, à pousser trois à cinq fois par contraction? Dans le premier cas, on parle de poussée dirigée, dans le deuxième de poussée spontanée.
La Collaboration Cochrane, spécialisée dans les revues d'études scientifiques, a retenu huit essais englobant environ 900 femmes et comparant les deux méthodes. Il en ressort qu'il n'y a eu aucune différence claire, qu'il s'agisse de déchirures périnéales et du besoin d'épisiotomie ou d'accouchement par Césarienne. Rien non plus de déterminant pour le bébé, que ce soit le score Apgar (évaluation de sa vitalité) ou l'admission en unités néonatales de soins intensifs.
Tout de suite ou plus tard?
Variante de la poussé dirigée, il est parfois demandé à la future mère d'éviter de pousser jusqu'à ressentir un besoin irrésistible ou lorsque la partie visible du bébé a passé la périnée. Le contraire, ici aussi, consiste à pousser quand le besoin s'en fait sentir. Dans le premier cas, on parle de poussée retardée, dans le deuxième de poussée immédiate.
Cochrane a également analysé 13 essais englobant près de 2900 femmes (toutes sous péridurale) et comparant les deux méthodes. Une fois encore, il n'a été constaté aucune différence claire entre les deux groupes de femmes ayant eu des déchirures périnéales ou des épisiotomies. Ni pour les bébés. Côté timing, en revanche, les poussées retardées ont logiquement augmenté la durée de la deuxième phase d'accouchement de 56 minutes, mais réduit celui des poussées d'environ 19 minutes.
Ecouter son instinct
Conclusion des auteurs de cette revue: il est impossible de déterminer si une méthode est préférable aux autres. Dès lors, jusqu'à ce que d'autres études soient disponibles, ils estiment que les femmes devraient être encouragées à pousser selon leur confort et leurs préférences.
Christian Chevrolet