La préparation d’un thé noir est facile: faire bouillir de l’eau, le laisser infuser trois à quatre minutes, et le tour est joué! Avec le thé vert, c’est un peu plus délicat. Si l’eau est trop chaude ou si on le laisse tirer trop longtemps, il perd son arôme typique et devient amer. Les bouilloires réglables permettent, du moins en théorie, de porter l’eau à la température voulue, idéalement 75 à 80 degrés pour le thé vert par exemple. Bon à Savoir a donc envoyé dix d’entre elles à un laboratoire spécialisé. Nous voulions notamment connaître leur efficacité, leur consommation d’électricité et leur fiabilité (lire encadré).
Aucune avarie notoire
Bonne nouvelle: aucun appareil n’a été en panne et ne s’est retrouvé fortement entartré après 500 utilisations. Il est vrai que l’eau utilisée par le laboratoire n’était pas particulièrement calcaire. Mais, puisqu’on parle de tartre, relevons que toutes les bouilloires testées se laissent parfaitement nettoyer avec du vinaigre blanc.
Cela dit, seule la Vario Kettle, de Solis, a décroché l’appréciation globale «très bon». Elle permet de bouillir l’eau rapidement et les cinq programmes de température, de 80 à 100 degrés, sont précis. Seul problème: son prix de près de 160 fr. – le plus élevé du test. D’où l’intérêt de jeter un œil à la Siemens Sensor, deuxième du classement, qui ne rate le «très bon» que d’un poil. Elle s’avère presque aussi rapide et sûre, tout en étant moins gourmande en énergie et presque deux fois moins chère (88.10 fr.)!
Précision très relative
Les systèmes de réglage des températures par commutateur rotatif de l’Aqua Look Vario, de Melitta, et de la Miostar Chà ont déçu. Celle de la Melitta ne comprend pas de graduations, donc impossible d’être précis. Au minimum, il atteint 79,1 degrés, mais 99,6 degrés déjà en milieu de réglage. Le fabricant ne conteste pas notre remarque. Il explique que l’Aqua Look Vario est un appareil au prix contenu. Par conséquent, sa solution technique est simple: il peut se déclencher avant le point d’ébullition, mais ne permet pas de définir avec précision les degrés de cuisson.
Pour sa part, le commutateur de la Miostar comporte un repère destiné à la préparation des thés vert ou blanc. Dans les faits, la chaleur minimale n’est que de 61,3 degrés et atteint 82,9 degrés au tiret... Tout comme la Melitta, elle a écopé d’une pénalité d’un demi-point sur le premier critère du test.
Des défauts ça et là
A l’usage, quelques faiblesses ont été décelées. Ainsi, le couvercle de l’Electrolux s’est ouvert à plusieurs reprises lorsque les testeurs versaient de l’eau chaude. A l’inverse, celle de la Satrap s’est parfois refermée tout seul et son système d’ouverture est difficile. Quant au couvercle de la Melitta, il ne s’ouvre qu’à 45 degrés sur pression du bouton.
Avec la Misotar, il est indispensable de tenir l’appareil d’une main pour pouvoir l’ouvrir de l’autre. Et quand elle est remplie au maximum, l’eau déborde pendant la cuisson. La Satrap a également montré quel ques défauts de sécurité. Nos experts critiquent le fait qu’elle bouge et vibre lorsque l’eau chauffe.
Moins gourmands qu’une plaque
A l’épreuve du chronomètre, c’est la Cuisinart qui s’impose en ne demandant que 2 min 38 pour porter un litre d’eau à ébullition. La plus lente du lot, la Miostar, a besoin de près d’une minute supplémentaire. Les deux utilisent à peu près la même énergie pour cette opération; mais la Cuisinart devrait être débranchée après chaque utilisation, car elle est bien plus gourmande en stand-by que sa concurrente.
En termes d’énergie toujours, la Sensor, de Siemens, décroche la palme, puisqu’elle ne grille que 111 Wattheure (Wh) pour faire bouillir un litre d’eau. La consommation de la Satrap, par exemple, est supérieure de 10%. Cela étant, chauffer de l’eau avec n’importe quelle bouilloire est plus économique qu’avec une plaque vitrocéramique. Dans ce cas, il faut environ 170 Wh.
Andreas Schildknecht / seb
Dans le détail
Les critères du test
Les experts du Laboratoire allemand PZT, à Wilhelmshaven, ont testé les bouilloires sur la base de différents critères.
- Faire chauffer et bouillir l’eau: combien de temps faut-il pour porter l’eau à ébullition? Quelle quantité de liquide s’évapore pendant la cuisson? Avec quelle précision peut-on atteindre une température souhaitée (80 degrés)?
- Maniement: l’appareil est-il facile à remplir et à vider sans risques? Le maniement est-il agréable et sûr? Peut-on régler la température aisément? Le câble d’alimentation est-il suffisamment long?
- Sécurité: le socle et la bouilloire sont-ils stables? A quelle vitesse le système de sécurité contre la surchauffe réagit-il lorsqu’il n’y a plus d’eau? L’interrupteur se déclenche-t-il lorsqu’on retire la bouilloire de son socle? De l’eau chaude gicle-t-elle lors du versement? Quelle est la température de la poignée et du récipient?
- Consommation d’énergie: combien d’énergie faut-il pour faire bouillir un litre d’eau? L’appareil s’éteint-il automatiquement?