La Poste augmentera à nouveau ses tarifs en 2024. Dès le 1er janvier, les lettres du courrier A passeront de 1.10 fr. à 1.20 fr. et celles du courrier B de 90 centimes à 1 fr. Les colis Priority et Economy jusqu’à deux kilos seront majorés de 1.50 fr., à respectivement 10.50 fr. et 8.50 fr. Cause annoncée: des coûts qui grimpent en raison de l’inflation et du recul constant du volume des lettres. La Poste attend de ce renchérissement qu’il lui permette «de continuer à assurer le service universel par ses propres moyens à long terme».
On retiendra cette promesse de «long terme». Car il s’agit de la deuxième hausse des tarifs postaux en deux ans. Début 2022, le prix des lettres avait déjà augmenté de manière semblable. Dans le même temps, La Poste faisait grimper massivement les tarifs des lettres vers l’étranger et introduisait de nouvelles taxes pour les déclarations de douane. Pour ces tarifs 2024 également, les hausses de prix des lettres standard et colis envoyés en Suisse masquent des augmentations plus sévères ailleurs: les midilettres en courrier A se renchérissent de 30 centimes, à 1.70 fr., et les grandes enveloppes augmentent de 40 centimes, à 2.50 fr. Il faudra payer 50 centimes de plus pour les recommandés et les envois de colis à l’étranger au tarif minimum grimperont de 2 fr. à 4 fr. – parfois davantage, avec la suppression du service Economy.
Ces hausses de prix n’empêchent pas des altérations annoncées du service. On s’étonne, par exemple, que le patron de La Poste, Roberto Cirillo, ait déclaré à la presse alémanique souhaiter livrer le courrier et les journaux après 12h30, heure limite fixée dans une ordonnance fédérale. «Aujourd’hui, nombre de gens ne sont plus à la maison à midi.»
Et ceux à temps partiel ou en télétravail? Une lectrice de Bon à Savoir à la retraite s’est énervée: lire les nouvelles de la veille le lendemain à 15 heures, en voilà une idée! Espérons que le Conseil fédéral n’approuve pas cette proposition de la commission d’experts du service universel de La Poste, qu’il soit un brin sensible à une perte de qualité et au sort des journaux quotidiens. Même si l’argument économique est têtu: une fois l’obligation horaire levée, La Poste serait libre de réduire ses coûts au prix de coupes drastiques dans son personnel, parmi les facteurs en premier lieu.
Gilles D’Andrès