Au printemps 2022, Bon à Savoir lançait son Observatoire des prix. L’objectif: suivre l’évolution des articles les moins chers chez Lidl, Aldi, Migros et Coop et pointer les différences. Notre comparatif se base sur un caddie-type de 53 produits de consommation courante dont 9 bio. On y retrouve notamment de la viande, des fruits, des légumes, des produits laitiers et céréaliers, mais aussi des articles d’hygiène
et de ménage.
Six mois après le dernier relevé, nos enquêteurs se sont à nouveau rendus dans les rayons des quatre plus grands détaillants de Suisse romande (lire «Relevés effectués dans les conditions du réel»). Et en novembre, Lidl affichait la facture la plus basse avec un total de 126 fr. Migros n’était pas loin derrière. Pour une liste de courses en tous points similaires, les clients devaient y débourser 128.40 fr. Enfin, chez Coop, notre caddie-type valait 132.55 fr.
Perte d'argent ou de temps
Aldi n’est pas classé dans notre Observatoire des prix. Quatre produits premiers prix étaient effectivement absents des rayons et du stock au moment de notre visite. Des solutions de substitution – plus chères – existaient pour le papier de toilette et le café. Mais aucun article ne pouvait remplacer les cacahuètes salées et l’huile d’olive bio, rendant impossible la comparaison avec les autres détaillants. Etabli comme si ces deux dernières références étaient présentes en magasin, le montant du ticket de caisse d’Aldi (128.75 fr.) est donné à titre indicatif.
Stratégie ou hasard? Quoi qu’il en soit, le consommateur est toujours pénalisé par un mauvais approvisionnement. Il perd soit de l’argent (lorsqu’il doit se tourner vers un autre produit), soit du temps (lorsqu’il doit se rendre dans un autre magasin).
Conseil: quand le produit le moins cher manque en rayon, le client devrait toujours demander à un employé du magasin s’il est présent en stock. Si ce n’est pas le cas, il ne devrait pas hésiter à se rendre dans une enseigne concurrente pour limiter ses dépenses au maximum.
Un écart contenu
Depuis mai, le montant de notre caddie-type a diminué de 1% à 5% selon les détaillants. La guerre des prix sur la viande, lancée par Aldi début septembre, l’explique en grande partie. Les autres distributeurs ont été obligés de s’aligner sur des baisses allant jusqu’à 36%, avec un effet bénéfique pour le porte-monnaie des consommateurs.
Dorénavant, la différence entre les hard-discounters et les enseignes traditionnelles n’existe quasiment plus sur la gamme premiers prix… pour autant que les rayons soient correctement achalandés. Lors de notre dernier relevé, 38 produits sur 53 se vendaient exactement au même tarif chez tous les détaillants. A l’échelle de notre caddie-type, Coop était «seulement» 5,2% plus cher que Lidl.
Toutefois, il s’agit de rester attentif pour déjouer les mauvaises surprises qui jalonnent le parcours du client en magasin: des écarts de prix importants demeurent sur certains produits spécifiques (lire «Deux articles qui font la différence»). Comparer reste plus que jamais essentiel pour économiser.
Kevin Gertsch
Bonus web: retrouvez tous les tableaux détaillés de notre Observatoire des prix
Relevés effectués dans les conditions du réel
Le panier-type utilisé par l’Office fédéral de la statistique répond à des critères et des exigences souvent éloignés de nos habitudes de consommation. L’Observatoire des prix de Bon à Savoir ne prétend pas le remplacer, mais il apporte un outil de mesure plus proche des caddies que nous remplissons chaque semaine au supermarché.
Nous nous concentrons sur les quatre principaux détaillants de Suisse romande: Lidl, Aldi, Migros et Coop. Notre liste se compose de 53 produits parmi les plus consommés dans les ménages (retrouvez le tableau détaillé sur bonasavoir.ch). Les tests que nous réalisons, tout au long de l’année, nous montrant clairement que les produits bio présentent moins de risques pour la santé, ils composent près de 20% de notre panier.
Pour chaque article, nous avons déterminé la quantité-cible que nous souhaitions acheter (par exemple: 500 g pour les spaghettis). Nous recherchons les prix les plus bas, aux 100 g, parmi tous les produits allant de la moitié au double de la quantité-cible fixée. Ainsi, pour les spaghettis, nous nous focalisons sur tous les paquets entre 250 g et 1 kg. Pour établir le montant de notre caddie-type, le prix de chaque article est calculé en fonction de la quantité-cible recherchée.
Les relevés sont effectués simultanément dans une ville romande (intra muros), la même pour toutes les enseignes. Nous visitons une grande succursale (en termes d’assortiment) et comparons les articles les moins chers présents dans les rayons. En cas de non-disponibilité du produit le plus avantageux en rayon et en stock, nous nous tournons vers une référence plus chère. Si aucune solution de substitution n’est trouvable, l’enseigne n’est pas classée dans l’Observatoire.
Pour être en mesure de comparer les prix sur la durée, nous excluons les offres spéciales, actions et multipacks. Seuls les tarifs les moins chers sont pris en considération. La qualité des articles, elle, est évaluée par Bon à Savoir lors de tests en laboratoire.