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- Un trou de 600 millions de francs par an qui n’existe pas «Chaque année, un trou de 600 millions dans nos caisses de pension. Réagissons!» Est-ce ce constat qui fait grimacer le petit cochon-tirelire illustrant la publicité des partisans de la baisse ou la tournure tendancieuse du slogan qui fait croire que ce trou existe d’ores et déjà, alors qu’il ne s’agit que d’une prévision partisane à moyen terme?L’Office fédéral des assurances sociales nous l’a, en effet, confirmé: cette lacune est une estimation faite pour 2016. Selon elle, on comptera, à cette époque, environ 30'000 nouveaux rentiers par an, dotés d’un capital moyen de 300'000 fr. Si le taux de conversion reste à 6,8%, les caisses de pension devront leur verser une rente annuelle de 20'400 fr. Mais, pour leur verser une même rente avec un taux de 6,4%, il faudra un capital de 318 750 fr., ce qui fait une différence (arrondie) de 20 000 fr. Or, comme les partisans sont persuadés que c’est le taux de 6,4% qui est correct, ils en déduisent qu’il va manquer 30'000 x 20'000 = 600 millions de francs dès 2016.Le problème, c’est que leur publicité déclare que ce trou existe bel et bien, alors que c’est une prévision fondée sur des possibilités de rendement et une durée de vie après la retraite très contestables (lire BàS 1/2010). Par ailleurs, cette même publicité prétend que le trou existe d’ores et déjà, alors que l’estimation de l’OFAS a été calculée pour 2016…La vérité, c’est que, aujourd’hui (chiffres de la fin de 2009), la couverture moyenne des caisses de pension est de 105%. Il n’y a donc aucune raison de s’alarmer et le Conseil fédéral peut calmement attendre la prochaine échéance légale de 2013 pour reposer – si besoin est – la question d’une éventuelle baisse.
27.02.2023
Les milieux économiques mènent une campagne massive pour tenter d’obtenir la deuxième baisse des rentes du 2e pilier, sur laquelle le peuple se prononcera le 7 mars prochain. La méthode employée est classique: propager la peur en faisant passer des estimations pour des faits (lire encadré) et donner des raisons à toutes les générations de voter «oui», fussent-elles diamétralement opposées.
Aux retraités, les publicités rappellent, en effet, que leurs rentes ne...
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