Un rendement minimal de 1,75% , rien de plus. C’est ce que la Commission fédérale de la prévoyance professionnelle recommande au Conseil fédéral pour 2014. Et comme, ces dernières années, elle n’a jamais été contredite, la messe semble être dite.
Ainsi donc, le capital de notre retraite, placé – faut-il le rappeler – durant près de 40 ans avant même que ne commence sa consommation, ne peut, selon les experts, rapporter plus de 1,75%. Alors que, ces trois dernières années, les placements consacrés à la prévoyance professionnelle ont rapporté près de 6%, tandis que le taux d’intérêt minimal garanti plafonnait, en moyenne aussi, à 1,82%. On vous laisse faire la soustraction…
A la fin de 2011, alors que la Confédération décidait de diminuer le taux de 2% à 1,5% pour l’année suivante, nous écrivions, ici même, que «ce qui est juste est juste». Et que compte tenu des circonstances (les performances des caisses de pension, après être bien remontées en 2009 et en 2010, venaient de chuter de nouveau durant l’été 2011), la prudence pouvait être de mise, Mais, avions-nous aussitôt ajouté: «Lorsque les Bourses auront repris des couleurs, il faudra remonter tout aussi rapidement ce taux, sans subir la pression des assureurs qui estiment toujours qu’il est trop tôt pour le faire».
Autant parler dans le désert! Car, depuis le fameux creux d’août 2011, l’indice de référence en la matière (LPP Pictet 25) est passé de 118 à 140 points. Performance cumulée: 22%. Difficile de faire mieux! Alors, aujourd’hui, nous n’hésitons pas le dire tout aussi clairement: il y a quelque chose de pourri dans le royaume de la prévoyance professionnelle.
Christian Chevrolet