Le futur président du Conseil d’administration de La Poste, Christian Levrat, entrera en fonction le 1er décembre prochain. De mémoire de consommateur, on se souvient de l’ex-syndicaliste en lutte contre la fermeture des offices postaux ou pour le maintien de l’ensemble des prestations du service universel dans les agences postales, comme le trafic des paiements.
Le socialiste fribourgeois est donc attendu au tournant, au moment où le public et vous, lectrices et lecteurs, ne cessez de vous demander où va La Poste (lire ici).
Chaque semaine, vous êtes nombreux à nous contacter pour dénoncer la dégradation de ce service public, la disparition de votre office de Poste, les retards du courrier, la lenteur des distributions ou l’augmentation du prix des prestations qui fleurissent de tous côtés.
En août, l’annonce de plusieurs mesures a mal passé. Comme la réexpédition du courrier lors de déménagements, qui bondit de 30 à 45 francs pour un an, ou l’augmentation du prix du courrier A et B, accompagnée, dans le même temps, d’une baisse drastique du nombre de boîtes aux lettres relevées le samedi, passant de 11 400 à 4009! Dans le canton du Jura, comme en Thurgovie, une seule boîte aux lettres sera désormais relevée le dimanche.
Dans de nombreux offices, on peut s’attendre à ce qu’un courrier A posté trop tard le vendredi n’arrive à destination que le mardi.
En quinze ans, c’est globalement tout un système que le public a vu se détériorer dans un contexte de bénéfices annuels qui se chiffre en centaines de millions de francs.
Ce que répond La Poste à ce lourd constat pourrait se résumer en une phrase: «Attendez de voir!» Car l’ex-régie fédérale semble davantage tournée vers un futur numérique plein de promesses virtuelles et d’automates à colis que vers la réalité que croisent chaque jour des milliers d’utilisateurs de ses services.
En se préoccupant sérieusement d’un présent qui cafouille, La Poste aurait sans doute plus de chance de nous convaincre d’un avenir radieux.
Pierre-Yves Muller
Rédacteur en chef
Merci à vous, lectrices et lecteurs!
Vous êtes 375 000 à nous lire chaque mois, selon la dernière étude publiée par l’organe indépendant REMP. Toute la rédaction vous remercie de votre fidélité et se réjouit que Bon à Savoir reste le magazine le plus lu de Suisse romande!