C’est une course en avant: pour améliorer la qualité des photos numériques, les appareils de photo multiplient les pixels et, avec eux, le volume de données traitées. Mais, lorsqu’on les transfère sur un disque dur pour décharger celui de son ordinateur ou les mettre en sécurité, il faut s’armer de patience: la connectique USB 2.0 utilisée actuellement atteint, en effet, ses limites. Le moment est donc venu de passer à la vitesse supérieure.
Nettement plus efficace, le nouveau port USB 3.0, qui affiche sans complexe le qualificatif «SuperSpeed», fait ses premiers pas sur le marché. Quasiment identique en apparence (lire encadré), il offre, théoriquement, un débit de 4,8 Gbits par seconde, soit dix fois plus que celui de l’USB 2.0! Mais gare aux faux espoirs: selon les tests effectués, il n’est, pour l’heure, que trois à quatre fois plus rapide. Son rythme devrait toutefois s’accélérer une fois les processeurs et les logiciels capables de s’aligner sur le nouveau standard.
La performance du port USB 3.0 ne s’arrête pas là. Son débit important raccourcit le temps de connexion et diminue, par conséquent, sa consommation en énergie. Il alimente aussi généreusement en électricité les périphériques connectés par ce biais, ce qui permet de diminuer le nombre d’appareils branchés sur des adaptateurs. Le câble identifie enfin lui-même les périphériques inactifs pour les mettre en mode veille.
A l’heure actuelle, seuls quelques ordinateurs sont déjà équipés de cette nouvelle technologie, la plupart se situant dans le milieu de gamme, à l’exception d’un miniportable Asus.
Offre confidentielle
Du côté des périphériques, l’offre se limite à quelques disques durs, seuls Buffalo, Freecom, LaCie ou Western Digital ayant franchi le pas. On trouve ainsi des supports de données externes équipés du port USB 3.0 à partir de 140 fr. déjà (capacité de 500 GB). Mais ce n’est qu’un début. Ainsi le fabricant Point Grey a mis au point une caméra vidéo capable, grâce à l’USB 3.0, de transmettre à l’ordinateur des films à haute résolution HD à raison de 60 images par seconde.
L’enjeu est colossal. On évalue à quelque 6 milliards aujourd’hui les appareils équipés d’un port USB, des souris aux claviers, en passant par les imprimantes, les scanners et les supports de données, tels que téléphones portables, lecteurs MP3 et adaptateurs électriques.
Avant d’acheter un nouvel ordinateur ou un disque dur, et surtout si on transfère régulièrement de gros volumes de données d’un appareil à l’autre, il vaut donc la peine d’attendre l’arrivée de la nouvelle connectique. D’ici à quelques mois, le standard USB 3.0 va se généraliser et les prix devraient baisser.
D’autres standards se pressent en effet au portillon pour faire leur place sur ce marché. Intel met ainsi la touche finale à un câble à fibre optique, Light Peak, encore plus rapide. La technologie eSata, de son côté, moins véloce que le USB 3.0 mais efficace pour transférer les données sur un disque dur, existe depuis quelque temps déjà, sans grand succès toutefois.
Claude Setele / CHR
BONUS WEB: adapter son PC à la connectique
USB 3.0
Compatibilité
Les connexions USB 3.0 sont composés de huit fils (au lieu de quatre pour USB 2.0). En pratique, il est possible d’utiliser un câble USB 3.0 avec un appareil USB 2.0 (mais le débit sera alors déterminé par USB 2.0). La réciproque n’est pas valable: un câble USB 2.0 ne peut pas alimenter un appareil conçu au standard USB 3.0.