Le raisin goût barbe à papa, vous connaissez? Si, si, ça existe, Migros en vend périodiquement dans certains de ses magasins. Moi aussi, j’ai été surprise. Alors, j’ai demandé à Google de m’expliquer pourquoi le raisin au goût de raisin était passé de mode. Apparemment, les cultivateurs des grappes hybrides sont pleins de bonnes intentions: l’idée est d’inciter les enfants à manger plus de fruits. Mais bon, en leur faisant oublier le vrai goût des fruits… Pour qui prend-on les consommateurs?
C’est comme Marie Kondo, la papesse japonaise du rangement. Elle préconise de se séparer des objets inutiles pour ne garder que ceux qui «étincellent de joie». Et, depuis peu, ceux qui ont bien désencombré leur logement grâce à sa méthode, peuvent acheter sur son site internet des objets très utiles comme un éventail à 44 dollars ou une bougie à 86 dollars. Alors oui, parfois je me demande pour qui on nous prend.
Mais il faut bien avouer que, des fois, nous, consommateurs, ne faisons rien pour prouver le contraire. Comme quand nous achetons chez H&M, saison après saison, des pulls, des T-shirts et des jupettes de la collection «Conscious», fabriqués en partie avec du polyester recyclé ou du coton bio. Vite acheté, vite jeté, peu d’étincelles de joie. Mais ça marche. Les ventes du géant suédois de la fast fashion croissent. Ou comme quand nous voyageons avec Easyjet parce que la compagnie aérienne à bas prix a annoncé qu’elle compenserait toutes ses émissions de CO2. Résoudre la crise climatique en prenant l’avion? Dans le mille. Le nombre de passagers augmente.
Consommateurs, il est temps de mettre la barre plus haut. Avant que la barbe à papa ne remplace complètement le raisin au rayon des fruits et légumes.
Sandra Porchet