Voyager sans avion pour réduire son empreinte carbone: de nombreux Suisses y songent ou ont déjà sauté le pas pour les vacances. Deux alternatives s’offrent à eux: le train et le bus longue distance. Plusieurs compagnies, comme Flixbus, Blablacar Bus ou Regiojet, traversent le pays (lire encadré).
Quel choix opérer en fonction de ses envies et de ses besoins? Bon à Savoir a comparé huit trajets simples à destination de villes européennes au départ de Lausanne et de Genève, ainsi que de Bâle et Berne (voir carte ci-dessus). Proches de la Suisse romande, ces deux villes figurent sur de nombreuses lignes de bus. Prix, durée du trajet et émissions de gaz à effet de serre ont été pris en compte.
1. Prix: avantage au bus
En matière de coûts, le car est systématiquement, et de loin, moins cher que le train. Il est possible de se rendre dans les pays limitrophes pour moins de 30 fr. La plupart des compagnies incluent un petit bagage à main et un plus grand bagage dans leurs tarifs.
Un voyage Berne – Lyon effectué mi-mai coûte 17.15 fr. avec la compagnie espagnole Alsa contre 79.50 fr. en train. La différence peut être plus conséquente sur de longs trajets. Une course entre Genève et Amsterdam fin mars ne coûte que 37.10 fr. avec Blablacar Bus. En train, compter 204 fr., soit près de six fois plus.
2. Durée: avantage au train
Onéreux, le train est toutefois plus rapide que le bus en règle générale. Le parcours Lausanne – Barcelone le plus court dure ainsi 8h13 par le rail contre 12h35 avec Flixbus et même 14h avec Alsa. Seule exception dans notre comparaison: le trajet Lausanne – Prague. Circuler en train prend jusqu’à 45 minutes de plus qu’en bus.
Notons que les heures de départ ou d’arrivée en bus peuvent être inconfortables. Avec Flixbus, l’arrivée à Montpellier depuis Genève se fait par exemple à 03h20 du matin. En outre, dans les grandes villes européennes, les gares ferroviaires ont l’atout d’être situées en plein centre la plupart du temps. Les lignes de bus desservent souvent des haltes en périphérie. Dans ce cas, il faut encore compter quelques dizaines de minutes pour gagner le cœur de la cité.
3. Emissions carbone: avantage au train
Bon à Savoir a déterminé les émissions de gaz à effet de serre de chaque moyen de transport grâce à un calculateur de l’Université de Graz (Autriche). Là encore, le train sort vainqueur en toutes circonstances.
Un trajet Berne – Lyon correspond à une émission de 2,7 kg d’équivalents CO2 par personne en train contre 14,4 kg en autocar, soit environ cinq fois plus. Le parcours Bâle – Vienne engendre 20,3 kg d’équivalents CO2 par voyageur sur le rail et 37,6 kg en bus.
Ce dernier reste largement plus écologique que d’autres moyens de transport. Pour un même voyage Bâle – Vienne, une voiture occupée par deux personnes produit 99,6 kg d’équivalents CO2 par tête. En avion, la mesure explose à… 328,2 kg. Une valeur 16 fois supérieure à celle du train.
Kevin Gertsch / mf
Quelle compagnie de bus pour quelle destination?
Le comparateur de prix en ligne busbud.com offre un aperçu des prestataires opérant entre deux villes à une date donnée. L’offre est toutefois non exhaustive. Il vaut la peine de se rendre directement sur les sites web des principales compagnies traversant la Suisse pour vérifier si d’autres connexions existent.
Avec son réseau dense, Flixbus dessert l’Europe entière. Il en va de même pour Blablacar Bus. Ce prestataire ne se rend toutefois pas en Europe de l’Est, au contraire de Regiojet et d’Union Ivkoni, qui circulent principalement vers cette région. Alsa roule à destination de la France, de l’Espagne et du Portugal. Enfin, Marinobus rejoint l’Italie.
En Suisse romande, Lausanne et Genève constituent les principales haltes. En fonction des destinations, certaines compagnies s’arrêtent également à Fribourg, Martigny ou Sion.