Perdre sa carte bancaire implique une bonne montée de stress. Si on ne la retrouve pas rapidement, on informe sa banque ou la centrale de blocage, qui la condamne et s’assure qu’une nouvelle sera envoyée par la Poste. En cas d’hameçonnage sur Internet, il faut réagir d’autant plus vite. Normal que le premier réflexe soit d’appeler le numéro d’urgence. Pourtant, passer par l’e-banking permet souvent d’éviter des frais.
En ce qui concerne le blocage de cartes, une partie des banques accordent de meilleurs tarifs, voire la gratuité, aux clients qui utilisent le portail de l’établissement ou l’e-banking, sans solliciter le service clientèle.
Par téléphone, les coûts peuvent exploser. Exemple au Credit Suisse: pour bloquer sa carte de débit, un simple appel sur la Help-Line entraîne une facture de 55 fr., alors que la démarche est gratuite en ligne (voir tableau). Chez UBS, le blocage d’une carte prépayée ou de crédit coûte 20 fr., mais ne génère aucun frais via l’e-banking. Pour certaines cartes de débit de Raiffeisen et la PostFinance Card, le montant s’élève à 15 fr. ou 20 fr. en cas d’appel. Sur Internet, le coût est nul.
A noter que les appels aux centrales de blocage d’urgence ne changent pas le prix. Ce sont les banques qui décident quels coûts supporter et lesquels reporter sur le client.
Ardoises salées dans six banques
Bon à Savoir a demandé à huit banques et huit néo-banques le montant à payer pour la double opération de blocage et de remplacement d’une carte perdue ou piratée. Parmi les scénarios les plus coûteux pour une carte de débit perdue figure le fameux appel sur la Help-Line du Credit Suisse. Si l’on ajoute la commande d’une nouvelle carte, le coût total s’élève à 75 fr.
La Banque alternative suisse monte encore d’un cran: dans tous les cas, le blocage et le remplacement d’une carte de débit coûte 90 fr.(lire encadré). Pour la Banque Cler, à moins qu’il ne s’agisse de la carte de l’établissement, on débourse 70 fr. Arrivent ensuite la Banque Migros, où l’opération se monte à 60 fr., un coût identique à ceux de la Banque cantonale vaudoise et de PostFinance.
On pouvait s’en douter, le blocage et le remplacement des cartes de crédit et prépayées n’atteint pas ces sommets. Dans les rares cas où il n’est pas gratuit, le blocage coûte 10 fr. ou 20 fr. La commande d’une nouvelle carte est payante la plupart du temps, mais pas très chère, puisqu’elle se monte en général à 20 fr. Pour PostFinance, il faut compter 5 à 10 fr. de plus. Dans tous les cas, bloquer et remplacer ce type de cartes ne dépasse jamais le seuil de 40 fr.
Bon à Savoir a interrogé huit néo-banques suisses ou ayant des clients dans le pays. Ces banques numériques facturent le blocage et la commande d’une nouvelle carte 20 fr. ou moins, les meilleur marché étant les internationales Revolut, N26 et Wise, malgré les frais de livraison vers la Suisse. Deux néo-banques constituent des exceptions: on paie 120 fr. pour une nouvelle carte en disposant d’un compte Neon Metal, et 70 fr. pour un blocage permanent de la carte Zak via le service clientèle et la commande d’une remplaçante.
Gilles D’Andrès
Frais élevés parfois compensés
Les banques qui reportent une bonne partie des coûts de blocage et de remplacement de cartes sur leurs clients accordent parfois de meilleures conditions que la concurrence dans d’autres domaines. Interrogée sur son ardoise de 90 fr. pour la carte de débit, la Banque alternative suisse indique, par exemple, qu’elle ne prend aucun frais pour des retraits avec cette carte – jusqu’à 10 par mois – dans tous les bancomats de Suisse. A l’opposé, des frais de blocage et de remplacement très modestes signifient parfois qu’ils sont compris dans des forfaits. Pour Bon à Savoir, la comparaison reste en tous points pertinente: ces frais, souvent bien plus élevés que d’autres coûts liés aux cartes bancaires, touchent fréquemment et directement les consommateurs.