Le chauffage des bâtiments représente plus de 40% de la consommation énergétique et des émissions de CO2 en Suisse. Logique: chaque année, un propriétaire sur cent seulement rénove sa maison conformément aux normes actuelles. Pas étonnant, dans ces conditions, que l’un des principaux objectifs pour les années à venir soit l’assainissement du parc immobilier!
Une villa construite avant 1970 brûle ainsi plus de 22 litres de mazout par m2. Le même bâtiment, réalisé en 2005, en consomme encore quelque 8 l/ m2. Mais les exigences se sont encore renforcées depuis: les nouvelles constructions nécessitent donc moins de 5 l/m2. Toutefois, un assainissement efficace permet déjà de limiter la consommation à moins de 6 l/m2.
Aucune loi n’oblige cependant les propriétaires à faire cet effort, sauf dans le canton de Genève très prochainnement. Pour les y encourager, la Confédération et les cantons lancent le Programme Bâtiments (www.leprogrammebatiments.ch). L’action est financée par la taxe sur le CO2, qui ponctionne 9 ct. par litre de mazout. Pendant les dix ans à venir, le tiers des 600 millions de francs récoltés chaque année par ce biais (soit 200 millions) sera affecté à l’amélioration de l’enveloppe des bâtiments. De leur côté, les cantons alloueront entre 80 et 100 millions de francs aux énergies renouvelables (voir bonus web).
Les subventions sont octroyées proportionnellement à la surface isolée, selon trois barèmes: 40 fr. par m2 pour l’assainissement des façades et du toit (1), 15 fr. par m2 pour les murs enterrés de plus de 2 m ou jouxtant un local non chauffé (2) et 70 fr. par m2 pour les fenêtres (3) (voir schéma). Le canton de Genève double quasiment ces montants. De son côté, Fribourg octroie des aides supplémentaires de 10 fr. par m2 de façade (1), 5 fr. par m2 pour les murs intérieurs (2) et 30 fr. par m2 pour les triples vitrages (3). Ces montants sont majorés de 5 fr. par m2 pour un assainissement global et de 10 fr. par m2 s’il répond au standard Minergie.
«L’aide fédérale rembourse largement le surcoût de matériaux efficaces», assure Blaise Bourban, ingénieur à Enerconseil. Certes, l’assainissement intégral d’une maison représente encore un investissement considérable (voir tableau), mais il serait absurde, à l’heure actuelle, de refaire un toit ou une façade sans les isoler efficacement avec l’aide fédérale.
Accessible à tous
Chacun peut déposer une demande de subvention, à condition de respecter les règles du jeu.
- La maison doit dater d’avant 2000.
- La demande sera déposée avant le début des travaux.
- Les subventions doivent être de 1000 fr. au moins. Ce montant équivaut à une surface de façade ou de toit de 25 m2 ou à 15 m2 de fenêtres, voire à un plafond de cave de 67 m2.
- Les matériaux utilisés obéiront, factures à l’appui, à des critères d’efficacité précis. L’isolation aura ainsi une épaisseur minimale de 20 cm. Et, pour les fenêtres, des triples vitrages s’imposent.
- Pour les travaux d’isolation, il y a lieu de recourir à un ingénieur ou à un architecte.
- A l’exception de l’aménagement de combles, seules les surfaces déjà chauffées avant les travaux sont subventionnées. Il est impossible, par conséquent, de financer un agrandissement par ce moyen-là.
A noter que les subventions sont accordées indépendamment du mode de chauffage: mazout, gaz, électricité, pompe à chaleur ou bois. De même, les résidences secondaires sont traitées sur pied d’égalité avec la résidence principale.
BONUS WEB: Subventions cantonales
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