A force d’entasser à la cave les jouets avec lesquels les enfants ne jouent plus, leurs vêtements trop petits, le vieux canapé dont le seul tort est qu’on l’a trop vu et une chaise roulante ramassée après le décès de tante Adèle, on se retrouve tôt ou tard avec un local bourré à craquer de choses... inutilisées. Les conserver? Absurde, on a besoin de la place. Les jeter? Dommage, c’est encore en bon état. Reste une troisième solution: les donner à une association caritative, qui les remettra dans le circuit ou en fera bénéficier les plus démunis.
Jeter utile ne permet pas seulement de se donner bonne conscience. C’est tout à la fois un acte écologique, économique et social. En favorisant le tri et le recyclage, on évite en effet les frais importants liés à l’élimination des déchets encombrants et la pollution qui en découle. Par ailleurs, la récupération et le recyclage engendrent des emplois, le plus souvent temporaires, pour les chômeurs, ainsi que des places de stage.
«Si c’est bon pour vos amis...»
Les associations contactées (voir ci-après) se partagent en deux groupes:
• Celles qui acceptent de tout (meubles, habits, appareils électroménagers, livres, vaisselle) et procèdent à un débarras gratuit. Seule condition: que ce soit recyclable. Qu’entend-on au juste par recyclable? «Tout ce qui serait bon pour vos amis, le sera aussi pour nous», résume John Bourquin de la Communauté d’Emmaüs à Etagnières (VD). Exclu donc de les prendre pour une déchetterie.
Vous avez des doutes sur le sommier à ressorts de votre jeunesse? Un petit coup de fil devrait vite les supprimer (le Galetas d’Emmaüs, par exemple, ne les prend plus: ils sont invendables).
• L’autre groupe recense des associations plus spécialisées, dans le textile, les vélos, les appareils médicaux ou les jouets. Il suffit de leur téléphoner pour connaître les lieux et dates de débarras.
La liste qui suit n’est de loin pas exhaustive. Pour des raisons de place, nous n’avons pas pu toutes les citer. Par ailleurs, les informations générales nous ont été fournies par les responsables vaudois des diverses associations et il peut exister certaines différences selon les cantons.
A votre bon cœur
A côté des plus connus, il existe encore, dans chaque canton, quantité de petites ou moyennes associations qui sont l’œuvre d’une poignée de bénévoles. Certains se chargent d’amener des jouets en Roumanie, des vêtements chauds en Russie ou des médicaments au Vietnam, etc. Pour eux aussi, tous les dons sont bienvenus. Pour se faire connaître, ils mettent des petites annonces dans les journaux, au supermaché du coin ou sur le tableau d’affichage de votre entreprise. Alors, ouvrez l’œil... et à votre bon cœur!
• Armée du Salut – Ses magasins acceptent de tout. Le bénéfice des ventes permet d’alimenter les maisons pour enfants ou personnes alcooliques qui ne tournent pas d’elles-mêmes. Le surplus de matériel est envoyé par camion dans des pays nécessiteux d’Europe de l’Est ou d’Afrique.
– Vaud: (021) 646 74 74
– Genève: (022) 344 81 20.
• Atelier Goéland – Spécialisé dans la récupération, et bientôt la réparation de vieilles bicylettes qui sont ensuite envoyées dans des pays en voie de développement où elles seront vendues à petit prix. Trois chômeurs, bientôt six, y travaillent temporairement.
– Vaud: (021) 706 00 66 .
• Atelier solidarité jouets – Spécialisé dans la réparation de jeux et jouets, même avec des pièces manquantes (plusieurs puzzles incomplets permettent d’en reconstituer un complet), qui sont ensuite distribués dans les garderies, dans des homes ou aux enfants démunis. Une ou deux fois l’an, des envois sont
aits à destination du Burkina Faso, de la Hongrie ou de Tchernobyl. A Lausanne, une vingtaine de chômeurs y ont trouvé un emploi temporaire.
– Vaud (Assainissement Lausanne): (021) 315 79 11
– Genève (Club Lao):
– (022) 789 41 81.
• Brocante du Levant – Accepte pratiquement tout. Une partie des objets récupérés est directement destinée à l’une ou l’autre des cinq maisons de la Fondation du Levant (des jeunes en cure de désintocixation et des personnes malades du sida). Une autre est vendue au marché de la Riponne (Lausanne), le samedi matin, ou sur rendez-vous, au dépôt. Enfin, le reste du matériel récolté est remis en état par les résidents de la Fondation avant d’être envoyé en Roumanie.
– Lausanne: (079) 412 29 85.
• Caritas – Beaucoup d’habits, un peu de chaussures, très peu de petite brocante: voilà ce que récoltent les boutiques Caritas. Leur vente permet de financer non seulement le loyer des boutiques, mais également quelques salaires: l’essentiel des postes de travail est assuré par des bénévoles ou des chômeurs en emploi temporaire.
– Genève: (022) 708 04 44
– Jura: (032) 422 23 40
– Valais: (027) 322 58 07
– Vaud: (021) 320 34 61.
• Centre social Protestant – Accepte tout et répartit ensuite entre ses différentes boutiques (p.ex. le Bouquiniste, de Toi à moi, etc.). L’argent généré par la vente permet non seulement de s’acquitter des frais généraux, des quelques salaires (la majorité des travailleurs sont bénévoles) mais aussi de financer les consultations sociales gratuites et ouvertes à tous.
– Genève: (022) 807 07 00
– Lausanne: (021) 646 52 62
– Montreux: (021) 963 63 82
– Morges: (021) 801 51 41
– Moutier: (032) 493 32 21
– Neuchâtel: (032) 725 11 55
– Payerne: (026) 660 60 10
– Yverdon: (024) 445 57 60.
• Communauté d’Emmaüs – L’argent généré annuellement par la vente d’objets de seconde main (tout, pourvu que ce soit en bon état) permet de faire tourner la communauté. Ainsi, les vingt-deux résidents de la communauté d’Etagnières (VD) ne dépendent pas des services sociaux, mais ne sont pas non plus salariés: ils sont pris en charge en échange de leur travail.
– Fribourg: (026) 424 55 67
– Genève: (022) 342 39 59
– Neuchâtel: (032) 968 42 02
– Valais: (027) 203 33 20
– Vaud: (021) 731 27 28.
• Gloryland – Le petit dernier des magasins d’occasion vaudois, né il y a un an, accepte tout, de l’électroménager aux disques en passant par les habits. Les objets non retenus pour le magasin sont donnés à des associations caritatives pour l’aide aux pays les plus défavorisés. Trois emplois ont été créés, ainsi que des places de stages pour les jeunes, pour les personnes psychologiquement fragiles et pour des ex-toxicomanes.
– Vaud: (021) 691 41 50.
• Terre des hommes – Leur préférence va à l’habillement, à la vaisselle ou aux bibelots, puisqu’ils n’ont ni service de ramassage, ni endroit pour stocker les gros objets. Tout ce qui n’est pas donné à d’autres associations caritatives (par exemple le programme de la Croix-Rouge en Hongrie) est vendu et permet de financer des programmes propres à Terre des hommes à l’étranger. Les 50 à 60 collaborateurs lausannois de la fondation sont tous bénévoles.
– Fribourg: (026) 322 45 77
– Vaud: (021) 320 53 09.
• Textura – Tout ce qui concerne les vêtements et leurs accessoires intéresse Textura, la coopérative d’aide en faveur des chômeurs. Après le ramassage, annoncé par des sacs en plastique déposés dans les boîtes aux lettres, les habits sont répartis entre différents secteurs en fonction de leur état: les boutiques Picpus (Lausanne et Genève), Picpus Création, Troisième Main ou le Musée (location d’habits pour spectacles).
Vendus à l’étranger
Une partie des vêtements est vendue à l’étranger et une autre, enfin, est transformée en tissus d’essuyage. Des centaines de chômeurs travaillent temporairement chez Textura, qui est subventionné par l’Etat.
Depuis peu, la coopérative recycle aussi les moyens sanitaires (béquilles, chaises roulantes, tables de nuit, vélos d’appartement, etc.).
– Fribourg: (026) 402 03 60
– Genève: (022) 349 08 50
– Valais: (024) 472 40 86
– Vaud: (021) 313 44 00.
Marie Amstel