Participer à la réduction des émissions de CO2 en choisissant une voiture dite propre est une initiative louable, mais pas nécessairement à la portée de toutes les bourses. C’est d’autant plus vrai, lorsque la démarche implique un changement de véhicule. Il suffit, pour s’en convaincre, de comparer le surcoût qu’implique l’achat d’un modèle hybride ou doté d’une technologie portée sur l’efficience énergétique: à équipement comparable, une Toyota Auris à moteur essence se négocie dès 28 800 fr., alors qu’il faut débourser au moins 33 900 fr. pour le même modèle en version hybride.
Disparités marquées
Les incitations financières sont donc essentielles pour que le choix d’un véhicule écologique interpelle le plus grand nombre. En Suisse, les autorités encouragent le consommateur à rouler plus propre en accordant des réductions, voire une suppression de l’impôt cantonal sur les véhicules. Mais, comme les milieux politiques n’ont jamais réussi à se mettre d’accord sur un système fédéral unique, chaque canton applique sa propre taxation.
Les critères d’évaluation sont donc aussi subjectifs que variés. Certains cantons (voir tableau) n’accordent aucun rabais aux véhicules animés par des moteurs à essence ou diesels, quelle que soit leur efficience énergétique. C’est le cas de Neuchâtel et du Jura qui se contentent d’encourager exclusivement les carburants alternatifs comme le gaz, l’électricité, voire les motorisations hybrides. Si timide soit-elle, leur politique reste néanmoins plus incitative que celle du canton de Berne qui n’accordera des rabais écologiques qu’à partir du 1er janvier 2012.
Fribourg en exemple
A la traîne par le passé, Fribourg a mis le turbo le 1er janvier 2011 en adoptant un train de mesures attractives. C’est le seul à accorder jusqu’à 100% de réduction d’impôt – sur trois ans – pour les véhicules qu’il juge respectueux de l’environnement. C’est le seul également à ne considérer que l’étiquetteEnergie – de classe A à G – pour déterminer si un véhicule bénéficie d’une exonération d’impôt ou non.
Dans d’autres cantons, comme Vaud, les autorités fondent leur taxation sur les émissions de CO2 (en g/km), valeur absolue qui a l’inconvénient de placer toutes les voitures sur un même pied d’égalité. Ainsi, un monospace familial de type VW Sharan 2.0 TDI est pénalisé par sa masse: ses émissions de CO2 sont trop hautes pour prétendre au rabais fiscal, malgré sa classe énergétique A. En tenant compte de la consommation, des émissions de CO2 et du poids du véhicule, l’étiquetteEnergie reste assurément le meilleur étalon pour juger si un modèle est respectueux de l’environnement ou pas.
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.