Les premières factures ont à peine été envoyées que déjà, les esprits s’échauffent. Il faut dire que la question de la redevance radio-TV est un sujet qui fâche depuis longtemps. La grogne était pourtant quelque peu retombée en fin d’année, avant le passage de témoin entre Billag et son successeur, Serafe. La perspective d’une redevance «allégée» et l’espoir du «ça ne peut pas être pire» aidant, le citoyen a mis son poing dans sa poche.
Du côté de Bon à Savoir, nous avions œuvré pour que la transition soit la plus douce possible avec, à l’appui, un article sur les tenants et aboutissants de la redevance nouvelle mouture. Article publié au moment où les premiers citoyens recevaient leur facture Serafe (lire«Sur les ondes de la redevance»).
Malgré ces précautions, c’est la stupeur et l’incompréhension qui règnent depuis lundi. Là où tout le monde s’attendait aux fameux argument «365 fr. par an, 1 fr par jour», chacun se retrouve avec des montants à payer différenciés en fonction de la période de facturation qui leur a été attribuée. Les raisons de cet échelonnement, clairement expliquées par Serafe dans un mémento joint aux factures, suivent une logique qui échappe à la majorité des citoyens. Pourquoi tel montant? Pourquoi tel groupe? Comment faire pour échelonner les versements? Autant de questions qui assaillent notre permanence juridique depuis lundi. Pourtant, l’article susmentionné («Sur les ondes de la redevance») répond à toutes ces interrogations.
Un épais brouillard
Autre point de friction, la notion de ménage, base sur laquelle s’appuie Serafe pour établir la facturation. Base qui se réfère à une liste découlant des informations fournies par les communes. Or, il semblerait que certaines de ces données soient erronées, en témoignent les nombreux bugs dans l’adressage des factures. Problème: chacun se renvoie la balle: Serafe redirige les mécontents vers leur contrôle des habitants tandis que les communes rejettent la faute sur Serafe. Or, à l’instar de nos abonnés pris entre le marteau et l’enclume avec des bulletins de versement mal adressés, nous aimerions savoir à qui il faut précisément s’adresser pour faire rectifier ces erreurs… d’adresse!
Les consignes de l'Ofcom sont désormais les suivantes : toutes les personnes qui sont visées par une erreur d’adressage doivent renvoyer leur facture à Serafe, qui se chargera directement des correctifs. Nous conseillons de joindre à ce pli un courrier exigeant d’une part la rectification du bordereau erroné du BV et d’autre part la suspension du paiement de la redevance tant que la facture n’aura pas été dûment corrigée par Serafe. Ce dernier point est très important afin de se prémunir contre d’éventuels rappels de paiement.
Kim Vallon