Pour ceux qui viennent d’acheter une maison, ou qui vont se lancer dans un tel projet, c’est la période des bonnes affaires. Car, si les prix de l’immobilier atteignent des sommets, les taux hypothécaires n’ont, eux, jamais été aussi bas… Mais toute «bonne» chose a une fin. Rappelons-nous: en 1992, les taux avaient presque atteint 8%! Et, même si ce niveau est historiquement le plus haut, il ne faut pas se leurrer: un jour ou l’autre, l’ascenseur va forcément remonter.
Les propriétaires qui viennent de conclure une hypothèque à taux fixe n’ont pas de soucis immédiats à se faire. En revanche, lorsque l’emprunt arrivera à son terme, les taux ne seront probablement plus aussi avantageux qu’aujourd’hui.
Les conséquences risquent alors d’être terribles pour tous ceux qui ont un budget serré, puisque le montant des charges va, lui aussi, partir à la hausse. Pour se faire une idée du prix à payer dans pareille situation, nous avons comparé quatre hypothèques avec des montants différents (400 000 fr., 500 000 fr., 600 000 fr. et 700 000 fr.). Puis, nous avons calculé le loyer mensuel à payer en fonction de l’évolution des taux dont l’augmentation est ici de 0,25% à chaque palier (amortissement et entretien inclus – voir tableau 1).
Des loyers qui doublent
Les propriétaires qui ont conclu, par exemple, une hypothèque à la Banque Cantonale de Berne (BCBE) à un taux fixe de 1,5% sur cinq ans (voir tableau 2) déboursent, aujourd’hui, 1563 fr. chaque mois pour un prêt de 500 000 fr. (voir lignes jaunes du tableau 1). Or, si le taux devait doubler et passer à 3% seulement, le loyer mensuel augmenterait déjà de 625 fr. Mais si, pire encore, il devait grimper jusqu’à 6%, les charges seraient de 3438 fr., soit plus du double que le prix à payer actuellement!
Supposons que, au moment de renouveler l’emprunt, les taux atteignent 4,5%, la plupart des propriétaires devraient, du moins en théorie, avoir encore les moyens de payer. Car les banques, même si elles ont cédé des hypothèques à des taux extrêmement avantageux, ont prévu une marge suffisante en déterminant le revenu minimal de leurs clients avec un taux moyen de 4,5%. Cependant, si la hausse devait rejoindre celle des années 1990, certains clients n’auraient vraisemblablement pas d’autres solutions que de mettre la clé sous le paillasson.
Marie Tschumi
Pour télécharger les tableaux comparatifs, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.