Les aliments obéissant aux prescriptions de Bruxelles peuvent être vendus en Suisse depuis 2010 selon le principe du «Cassis de Dijon». Cette règle est valable qu'ils soient produits en Europe ou en terre helvétique. Or, jusqu’à ce jour, le consommateur ne pouvait pas savoir quelle était la norme appliquée.
Le consommateur sera mieux informé dès l’an prochain. Il sera, alors, obligatoire, pour les produits fabriqués en Suisse de déclarer précisément sur l’étiquette s’ils obéissent à des prescriptions de l’Union européenne ou, en l’absence de norme harmonisée, d’un pays en particulier.
Le sirop «européen» affiche ainsi une teneur en fruits de 10% seulement contre 30% pour son homologue helvétique. En achetant une bouteille, on saura désormais quelle a été la norme appliquée lors de la fabrication.
Autre exemple: une crème glacée aux normes helvétiques doit comporter 8% (en masse) de matières grasses laitières, alors que celle qui est fabriquée en Grèce n’en contient que 3%. Idem pour le cidre correspondant aux normes danoises (85% d’eau contre 30% pour celui qui respecte les normes suisses), la demi-crème au standard allemand (10% de crème contre 15% si elle obéit au minimum fixé par Berne).
Le jambon français ou allemand peut, lui, contenir de l’eau contrairement à celui qui obéit aux prescriptions de Berne. Et le raisin récolté dans l’UE affiche des résidus de pesticides sans contrevenir aux règles en vigueur à Bruxelles, ce qui n’est pas le cas pour les fruits cueillis dans les vignes suisses.
Loïc Bardet, directeur d’Agora, organisation faîtière de l’agriculture romande, salue cette modification qui introduit davantage de transparence sur les étals. Il relève toutefois qu'il «est paradoxal de devoir recourir à des normes étrangères alors que Berne a édicté une vingtaine de prescriptions pour la production de denrées alimentaires. C’est peut-être le signe que ces dernières devraient être modifiées»...
Claire Houriet Rime