Dire que notre lecteur a subi un choc tient de l’euphémisme! En juin 2016, il achète une VW Tiguan 1.4 TSI flambante neuve pour la somme de 29 560 fr. Manque de chance, à la fin de l’année dernière, il provoque un accident dont il porte la responsabilité et le véhicule subit ce qu’on appelle un «dommage total» (impossible de le réparer). Il faut donc le remplacer. Or, son assureur RC/casco lui a versé, en tout et pour tout, 15 960 fr., soit 54% du prix payé. Autrement dit: après 18 mois et 36 000 km, son automobile a perdu presque la moitié de sa valeur!
Or, si, à l’heure de signer son contrat d’assurance, notre lecteur avait coché l’option «valeur vénale majorée», il aurait obtenu la somme nécessaire pour acheter un nouveau véhicule neuf chez trois compagnies figurant dans le tableau ci-contre. Et 80% dans le pire des cas, soit encore 7688 fr. de plus que ce avec quoi il doit faire aujourd’hui.
C’est d’autant plus rageant que cette option est très avantageuse: entre 20 fr. et 50 fr. pour un véhicule de ce prix. Parfois même, elle est incluse d’office dans la police d’assurance casco. Alors, pourquoi s’en priver?
Dépréciation rapide
On l’a compris: une automobile se déprécie rapidement dans les premières années qui suivent son immatriculation. La valeur du moment, appelée «valeur vénale», est généralement estimée grâce à l’Eurotax, qui prend en compte le type de véhicule, son équipement, son âge, son kilométrage et sa cote sur le marché*. C’est ainsi que l’assureur de notre lecteur a estimé son indemnisation.
Toutes les compagnies proposent cependant de majorer leurs prestations, en fixant un pourcentage fondé sur le prix payé en son temps. Exemple: en cas de dommage total, Allianz (première ligne du tableau) remboursera entre 90% et 100% du prix catalogue la première année, entre 82% et 90% la deuxième année, entre 74% et 82% la troisième année, etc. Vaudoise calcule différemment: elle ajoute 20% du prix catalogue à la valeur vénale, quelle que soit la date de l’accident, mais ne verse évidemment jamais plus que le prix catalogue. Le TCS et baloisedirect.ch, font de même, mais entre la 3e et la 7e année. Enfin, dès la 8e année, l’option devient inutile dans certaines compagnies.
Les échelles varient considérablement, comme le montre le tableau ci-contre. Prenons l’exemple d’une Renault Scenic achetée 30 900 fr. en décembre 2012. Cinq ans et 120 000 km plus tard, Eurotax estime sa valeur vénale à 5620 fr., soit 18,2% seulement du prix payé à l’époque! Si l’on s’en réfère aux pourcentages minimaux affichés dans notre tableau, on constate que, dans le meilleur de cas, l’assuré bénéficiant d’une valeur vénale majorée obtiendra 60% du prix catalogue, soit 18 540 fr. Avec le système de Vaudoise, de TCS et de baloisedirect.ch il obtiendrait 11 800 fr.
Des primes très variables
Cela dit, l’automobiliste a d’autres comparaisons à faire avant d’arrêter son choix. Il doit tenir compte du montant de la prime, mais en fonction de ces souhaits précis, ce qui tient de la gageure! Nous avons, ainsi, demandé à 12 compagnies ce que devrait payer un père de famille de 40 ans pour couvrir une Toyota Auris 1.33 selon le scénario décrit dans le tableau ci-contre.
La prime annuelle varie entre 832 fr. et 1473 fr. (voir première colonne). Mais attention: même en insistant, nous ne sommes pas parvenus à obtenir une couverture identique pour ce profil précis! Ainsi, Elvia propose certes le prix le plus avantageux, mais ne prend pas en charge les dégâts de parking et oblige l’assuré à faire réparer son véhicule dans un garage partenaire (comme Allianz, Generali et Zurich). La comparaison est donc faussée. Et, en changeant un seul point du profil (âge, expérience, nationalité, kilométrage, etc.), le montant de la prime fera de même. Bref, s’assurer n’est vraiment pas une sinécure!
*Calcul possible en ligne pour 11 fr. par évaluation sous eurotaxglass.ch
Christian Chevrolet