«En avril, ne te découvre pas d’un fil.» Mais, en attendant le joli mois de mai, cher à Bourvil, quel parapluie choisir pour affronter les vilains caprices du ciel? Car, lorsque la pluie tombe à verse comme en avril 2016 – entre 100 et 200 litres d’eau par mètre carré – il n’est pas inutile de sortir bien équipé.
Des constructions robustes
Parmi les dix-neuf produits testés par le Laboratoire allemand PZT, tous sont au moins «satisfaisant». Précision: ce sont uniquement des modèles avec une canne rigide. Si leurs cousins de poche entrent dans le sac à main et sont, en moyenne, moins chers (lire «Une pluie de bonnes notes» sur bonasavoir.ch), les non-rétractables ont deux qualités indéniables: leur robustesse et leur envergure. Une fois ouverts, leur diamètre varie entre 1 m et 1,20 m, de quoi offrir une meilleure protection.
Métal, alu, bois ou fibres synthétiques, la structure des parapluies actuels varie considérablement d’un article à l’autre. Ce paramètre, tout comme la qualité de fabrication, ont fatalement une incidence sur leur robustesse. La toile, elle, fait appel à des tissus et à des traitements également très divers. Choix qui a un impact direct sur l’imperméabilité et la vitesse de séchage des parapluies.
Qui craint d’être mouillé en cas d’averse n’a pas besoin de casser sa tirelire. Parmi les neuf objets jugés «très bon», cinq coûtent moins de 20 fr.! C’est le cas notamment du grand gagnant, le Long Matic Karo de Coop. A titre comparatif, le Long Automatic de Knirps est affiché à un prix pratiquement quatre fois plus élevé (75 fr.), pour une note globale inférieure.
Impitoyables trombes d’eau
Contre vents et marrées, les parapluies ont plus ou moins bien résisté. Quatre modèles sont néanmoins sortis du lot à l’épreuve de la soufflerie. Le Long Matic Karo de Coop, le Victorinox, le Strotz et le Knirps ont supporté des vents de force 8 sur l’échelle de Beaufort, soit un souffle de quelque 70 km/h. Le moins bon, le Fuschia de Coop a failli résister à un courant de force 7, avant que sa tige ne se plie à trois endroits.
Parer le vent est essentiel. Faut-il encore que l’imperméabilité suive. Sur ce point, la différence entre les articles est plus marquée, même si les moins bons s’en tirent, malgré tout, avec une note «satisfaisant». En cas de pluie modérée, tous promettent un mois d’avril au sec. Mais, lorsque le ciel déverse des trombes d’eau, les choses se compliquent pour certains. C’est le cas notamment du Long AC d’Esprit qui supporte une pression dix fois moins élevée que son cousin Parapluie-Canne dame de Migros. Selon Happy-Rain, fabricant des exemplaires Flash et Esprit, il n’y a eu que très peu de plaintes à ce sujet.
De son côté, la société Strotz explique que la grande majorité des substances employées sont respectueuses de l’environnement et sans produits chimiques nocifs. Cela implique donc une imperméabilité un peu moins élevée et un temps de séchage plus long, comme c’est le cas pour son Big Matic. Même son de cloche chez Coop, qui indique que les matériaux écologiques utilisés augmentent légèrement le temps de séchage du tissu.
Le fabricant du Derby Lang AC Dots a commenté nos résultats en rappelant qu’il s’agissait d’un produit bon marché (16.90 fr.). Et de concéder que sa qualité principale n’est pas d’être un extraordinaire coupe-vent.
Andreas Schildknecht / lj
En détail
Les critères du test
C’est le Laboratoire PZT de Wilhelmshaven (D) qui a été chargé de tester les dix-neuf parapluies. Tous les modèles sélectionnés ont un diamètre équivalent, une canne rigide et un système d’ouverture automatique. Alors que leurs cousins de poche pèsent entre 150 g et 300 g, les produits évalués sont deux fois plus lourds. Les critères de notation sont les suivants.
1. La robustesse: 40%
Comment résistent-ils à des bourrasques de vent? Pour l’évaluer, nos experts les ont passés en soufflerie. Les parapluies ouverts ont été fixés sur un support orienté à 45 degrés face au flux d’air. Ils ont été soumis à vingt reprises à un souffle moyen et cinq fois à de fortes rafales. La puissance de la soufflerie a été progressivement augmentée pour simuler un vent de 70 km/h, soit une force de 8 sur l’échelle de Beaufort. Selon MétéoSuisse, les courants qui soufflent en plaine aux mois de mars et d’avril oscillent généralement entre 20 km/h et 40 km/h avec des pointes à 90 km/h.
2. Etanchéité: 35%
Pour mesurer l’imperméabilité, des morceaux de tissus sans couture ont été tendus. Ils ont alors été soumis à une pression d’eau croissante pour mesurer leur potentiel de résistance.
3. Résistance à la flexion: 10%
A partir de quel moment le parapluie cède-t-il lorsqu’on s’appuie dessus? Pour le savoir, les experts ont testé chaque modèle dans une presse en augmentant la force progressivement.
4. Confection: 10%
Dans quel état se trouve le mécanisme lorsque le parapluie a été ouvert et fermé 500 fois? Les ingénieurs ont évalué l’état général des modèles et ont également examiné la qualité de la fabrication (bords coupants, mécanisme, défauts, etc.).
5. Temps de séchage: 5%
Les parapluies ont été complètement immergés dans de l’eau pendant une heure. Ils ont ensuite été entreposés à une température ambiante de 22° C et pesés toutes les 15 minutes jusqu’à ce qu’ils soient complètement secs.