Lorsque l’hiver bat son plein, les soupes gagnent en popularité. Les étals des supermarchés abondent de préparations industrielles, notamment de soupes à la tomate. Comment choisir le bon produit, du point de vue diététique? Pour répondre à cette question, nous avons acheté treize préparations en poudre et sept liquides. Avec notre partenaire On en parle (RSR, La Première), nous avons fait analyser par un laboratoire indépendant, leur teneur en sel et demandé à Petra Mèche, enseignante en diététique à la Haute Ecole de santé de Genève, d’étudier la liste des ingrédients figurant sur les emballages.
Teneur très variable en sel
Nous consommons trop de sel. Dès lors, il est conseillé de choisir une soupe qui en contient le moins possible. Les résultats du laboratoire montrent que les teneurs varient considérablement, allant du simple (0,5 g/100 ml pour le Velouté Tomates vendu par Casino) à plus du double (1,3 g/100 ml pour la soupe Fine Food, de Coop) comme le révèle aussi un test d’ABE du 8 février.
Constat affligeant: en 2007, nous avions déjà analysé certaines soupes de notre tableau. Or, les résultats de 2011 montrent une augmentation de leur teneur en sel, dont la moyenne s’établit désormais à 0,94 g/100 ml contre 0,86 g/ml, il y a quatre ans. Une situation très décevante lorsqu’on sait que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mène campagne depuis plusieurs années pour une réduction du sel dans l’alimentation. Partenaire du programme «Actionsanté» de l’OFSP, Migros avoue que son objectif annoncé de réduire la teneur en sel à 0,9 g/100 ml de ses soupes n’est pas atteint pour ses produits Bon Chef. Le détaillant promet toutefois d’y parvenir au plus tard à la date maximale fixée, soit à la fin de 2012. De son côté, Lidl justifie la teneur en sel de sa soupe – supérieure à 1g/100 ml – par le fait que les clients ont préféré ce produit à d’autres, lors de dégustations.
Pas d’huile de palme
Le sel n’est pas le seul ingrédient à surveiller dans une soupe à la tomate. Petra Mèche recommande aussi d’éviter les produits contenant de la matière grasse de palme et de celle végétale, puisqu’il s’agit généralement de palme. Pas moins de treize soupes sur vingt sont concernées.
Autre composant à fuir: le sirop de glucose ou de glucose/fructose, présent dans trois des vingt soupes achetées et qui, selon Petra Mèche, «favorise la prise de poids et les maladies cardiovasculaires». Casino se défend en invoquant des quantités modiques. «Le fructose ajouté est présent pour moins de 0,5% dans le produit fini. Cet ingrédient est ajouté pour réduire l’acidité de la tomate.»
Des additifs suspects
L’alimentation industrielle contient souvent des additifs, dits codes E (conservateurs, exhausteurs de goût, colorants, etc.). L’innocuité de certains d’entre eux est fortement contestée. Bon à Savoir en a dressé une liste de référence (lire page 14). Or, deux soupes en poudre contiennent des additifs de la catégorie «à éviter absolument»: le glutamate de sodium (E 621) et le guanylate disodique (E 627).
Il s’agit de deux exhausteurs de goût susceptibles de provoquer notamment des allergies et qui peuvent être dangereux pour les asthmatiques. Sept produits con tiennent des additifs présentant des «risques conséquents», comme la gomme xanthane (E 415), qui peut, elle aussi, provoquer des allergies ou de l’asthme. Une nouvelle réconfortante tout de même: en 2007, pas moins de huit soupes en poudre sur les neuf achetées contenaient du glutamate de sodium. Il n’y en a plus que deux sur treize aujourd’hui.
Et la tomate?
Finalement, une bonne sou pe, c’est aussi tout simplement celle qui contient le plus de tomates. De ce point de vue, même les professionnels peinent à quantifier avec précision la teneur réelle de ce fruit dans une soupe à base de tomates déshydratées, séchées, en purée ou encore de concentré.
On s’efforcera donc d’acheter un produit affichant le plus fort pourcentage possible. Et on se souviendra aussi que rien ne remplace une bonne soupe maison avec des tomates fraîches.
Sebastien Sautebin
BONUS WEB: Recette simple et rapide
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