L'espace d'un lundi au moins, Sunrise aura brillé de tous ses éclats. Car à en croire la réaction des milieux consuméristes, tant romand qu'alémanique, sa nouvelle offre – significativement appelée «Freedom» –, n'est rien moins qu'une petite révolution dans la téléphonie mobile. Mais le public suivra-t-il? «Nous demandons à voir, répond Christian Neuhaus, porte-parole de Swisscom. Rien, pour l'instant, ne semble indiquer que la clientèle souhaite abandonner la subvention du smartphone. Donc, aucune réaction à attendre de notre part dans les jours qui viennent…».
Car au-delà des prix, c'est en effet dans la façon de faire que Sunrise brise les habitudes helvétiques. Pour la première fois, l'abonnement est dissocié de l'achat du téléphone. Autrement dit: on paie plein pot son appareil (ce qui n'est pas toujours moins avantageux qu'une réduction faite sur un prix catalogue de toute façon surfait) et on ne choisit donc son forfait qu'en fonction de son contenu.
Or, là aussi, le catalogue des prestations évite bien des pièges, malheureusement courants dans le petit monde de la téléphonie. Les forfaits illimités les sont vraiment, sauf pour la rapidité de transfert, réservée à un pack mensuel variant entre 500 Mo et 10 Go (au-delà, vitesse standard). Et surtout, non seulement le contrat peut-être résilié pour chaque fin de mois, mais il peut aussi, au plus une fois par jour, aller vers le bas comme le haut. Comprenez qu'une personne partant pour 15 jours à l'étranger peut passer de l'abonnement «start» (20 fr./mois) à «max» (100 fr./mois) pour bénéficier de certains avantages, puis revenir, à son retour, au plan tarifaire de base.
Le roaming perdure
Un processus intéressant car, contrairement à ce que l'actualité peut faire croire, les frais de roaming ne vont pas disparaître demain! Certes vendredi dernier, la CE a fait un pas supplémentaire allant dans le bon sens (lire à ce sujet l'article très complet du quotidien français Le Monde), mais il faut maintenant que chaque pays membre donne son feu vert avant que les députés européens valident définitivement (à la majorité qualifiée) la suppression des frais d'itinérance, prévue pour le 15 décembre 2015. Or, ce ne sera plus les mêmes personnes, puisqu'en temps, le Parlement européen aura été renouvelé… Puis, il faudra que la Suisse suive le mouvement, avec la traditionnelle inertie de nos autorités, actionnaires majoritaires de Swisscom et peu enclines à rogner ses bénéfices, même si c'est en faveur des consommateurs!
Christian Chevrolet