Les trottinettes électriques font partie de la catégorie des cyclomoteurs légers, selon l’Office fédéral des routes (Ofrou). Elles sont donc soumises aux mêmes règles de la circulation que les vélos. La loi suisse est assez restrictive. Leur vitesse maximale est limitée à 20 km/h et la puissance de leur moteur ne peut pas dépasser 500 watts. Ces engins doivent être munis d’une sonnette, d’un frein efficace sur chaque roue ainsi que d’un feu blanc à l’avant et d’un feu rouge à l’arrière. En revanche, ils n’ont pas besoin d’être immatriculés.
Bien se renseigner à l’achat
Si la loi interdit de circuler à plus de 20 km/h, on trouve sur le marché de nombreuses trottinettes électriques grimpant jusqu’à 35 km/h, voire 45 km/h. Le hic, c’est que les commerçants ne renseignent pas toujours le consommateur avec précision et se déchargent de toute responsabilité. Il est donc important de se renseigner si le modèle convoité est autorisé à circuler sur la voie publique. Si sa vitesse de pointe est trop élevée, il faut exiger du vendeur qu’il le bride pour pouvoir rouler en toute légalité. Car, circuler sur la voie publique avec un modèle non homologué est susceptible de coûter cher. Le contrevenant encourt, par exemple dans le canton de Genève, une amende de 320 fr., à laquelle s’ajoute un émolument de 100 fr. Le montant varie selon les cantons.
Trottoir interdit
Après s’être assuré que l’engin est conforme, encore faut-il en faire bon usage. Les trottinettes électriques doivent rouler sur la route ou, le cas échéant, sur une piste cyclable: celui qui emprunte un trottoir encourt ainsi une amende de 40 fr.
De quoi rappeler que ces deux-roues ludiques ne sont pas des jouets. Ils sont d’ailleurs interdits sur la voie publique aux enfants de moins de 14 ans. Et, pour les ados entre 14 et 16 ans, un permis de cyclomoteur est nécessaire pour circuler en toute conformité.
Si le cadre légal est pour le moins strict, c’est que l’usage des trottinettes n’est pas sans danger (lire encadré). Le TCS conseille du reste de s’entraîner sur un terrain privé avant de se lancer dans la circulation. Il recommande de porter un casque ainsi que des accessoires de protection (coudières, genouillères, etc.) pour limiter les risques.
Assurance RC nécessaire
Quoi qu’il en soit, le risque de causer des dégâts, aussi bien corporels que matériels, n’est par négligeable au guidon d’un tel engin. Il est donc indispensable d’être couvert par une assurance responsabilité civile (RC) privée qui englobe ce genre de prestations. Assurance qui n’assume pas tout non plus: en cas de faute jugée grave, la compagnie peut théoriquement réduire ses prestations. D’où l’intérêt de respecter le Code de la route et de disposer d’un modèle conforme à la législation.
Alexandre Beuchat
Accent sur la prévention
Les accidents mettant en cause les trottinettes électriques ne sont pas spécifiquement répertoriés dans les statistiques. Il ne semble toutefois pas y avoir un bond du nombre de sinistres impliquant ce genre de véhicules, selon le Bureau de prévention des accidents (BPA). Il faut dire que la Suisse romande est, pour l’heure, épargnée par la déferlante des trottinettes électriques en libre-service qui ont semé la pagaille à Paris. Les autorités suivent de près la situation, mais n’ont pas encore rencontré de problèmes sérieux. La prudence est toutefois de mise. Les amendes sont assez rares. L’apparition des e-trottinettes et autres gyropodes étant relativement récente, la police privilégie, pour l’instant, la prévention et la sensibilisation.