Stocker ses fichiers sur une clé USB ou un disque dur externe? C’est devenu ringard! Pour avoir accès en tout temps à sa musique, à ses documents, à ses photos et à ses vidéos, il suffit désormais d’être connecté à internet et… oser s’envoler dans les nuages! Car, aujourd’hui, la mode est au cloud computing ou «informatique dans les nuages», un système de serveurs qui permet de stocker ses données en ligne, de les partager et de les synchroniser. Les possibilités du cloud sont multiples, mais certains sont effrayés à l’idée de ne pas savoir où se trouvent leurs données et qui peut y accéder (lire encadré).
Tous les géants du web, comme Apple et Google, proposent un tel service. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la guerre des nuages a d’ores et déjà lieu, l’offre ne cessant de s’étoffer. Pour y voir plus clair, nous avons donc limité notre comparaison aux grands noms du marché, soit Cloud Drive d’Amazon (uniquement en anglais,) Dropbox, Google Drive, iCloud (Apple) et SkyDrive (Microsoft)*.
Offre de base gratuite
Pour y avoir accès, il suffit de créer un compte sur le serveur web du service. Avec SkyDrive, notamment, les utilisateurs déjà inscrits à Windows Live (Hotmail, MSN, etc.) peuvent en bénéficier en un tournemain.
Il faut ensuite sélectionner la formule qu’on désire. Dans les cinq cas, une offre de base inclut plusieurs gigaoctets (Go) gratuits (voir tableau). Ceux-ci varient de 2 Go (Dropbox) à 7 Go (SkyDrive). Et il est toujours possible d’étendre l’espace de stockage contre le paiement d’une redevance qui, elle aussi, varie selon les services. Amazon, par exemple, étend son offre jusqu’à 1000 Go (1 To) pour 950 fr. par an. En comparaison, Google facture cette prestation 570 fr.
Pour éviter de débourser de pareilles sommes et bénéficier d’une totale gratuité, notons qu’on peut toujours combiner plusieurs offres de service cloud, en mettant, par exemple, ses vidéos et ses photos sur Google Drive et ses fichiers textes sur Dropbox.
Google sans Apple
Un autre point essentiel concerne la compatibilité avec les différents appareils (ici seuls les systèmes d’exploitation Windows et Mac OS ont été pris en compte). Le plus complet est sans aucun doute Dropbox, qui exclut uniquement les téléphones Windows. En revanche, aucune version pour les appareils portables d’Apple n’est disponible pour le moment chez Google et Amazon. Quant à iCloud et SkyDrive, ils n’intègrent pas le système Android.
Stocker, synchroniser, partager
L’intérêt premier de ces nuages informatiques est, bien sûr, de garder une copie de ses fichiers, mais également d’y avoir accès en tout temps. Une fois le fichier en ligne, il est, en effet, possible de le récupérer, via le cloud, depuis un équipement connecté à internet, où qu’on se trouve sur la planète.
Autre avantage: la synchronisation des fichiers et la sauvegarde automatique. Lorsqu’on modifie un document stocké sur Google Drive par exemple, il est automatiquement adapté dans le nuage. Ce qui garantit d’avoir toujours la dernière version en ligne.
Enfin, grâce au cloud, il est particulièrement pratique de partager ses données avec d’autres personnes. On connaît le problème des documents très volumineux, impossibles à envoyer. Avec ce type de service, plus besoin de joindre des fichiers à un mail: il suffit de communiquer aux destinataires le lien web vers le document qui se trouve dans le cloud.
Marie Tschumi
Bonus web:les adresses où télécharger les nuages
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.
Les dangers du ciel
La grande crainte à l’égard du cloud demeure la sécurité des données. Pour Olivier Leclère, collaborateur scientifique à la Haute Ecole de gestion de Genève, ces serveurs en ligne sont techniquement plus sûrs que les ordinateurs, vu qu’on est protégé contre le vol physique et une éventuelle dégradation comme le feu, l’eau ou la casse.
En revanche, difficile de savoir où se trouvent nos données et qui est autorisé à y accéder. Mais Olivier Leclère rappelle que, depuis de nombreuses années, nous échangeons continuellement des données personnelles via les services de messagerie, nous publions nos photos intimes sur Facebook et nous faisons du shopping en ligne, sans pour autant nous soucier de la confidentialité!
Quelques conseils toutefois pour limiter les risques:
- choisir un mot de passe unique, suffisamment long, avec au moins huit lettres minuscules et majuscules ainsi que des chiffres;
- éviter de se connecter depuis n’importe quel café internet pour consulter ses fichiers;
- choisir les données qu’on veut stocker sur le cloud en fonction de leur degré de confidentialité;
- conserver une copie de ses données, soit sur son ordinateur, soit chez un autre prestataire de service cloud, une clé USB, un disque dur externe, etc.