Indispensable dans la trousse de toilette, un tampon devrait avoir un pouvoir d’absorption maximum pour un prix minimum. Il ne devrait par ailleurs contenir ni substances nocives ni bactéries pathogènes.
Les deux premiers critères sont désormais satisfaits. Lors de notre dernier test effectué en 2005, une protection intime coûtait encore entre 25 ct. et 30 ct. En 2017, le modèle o.b. qui est le lauréat de notre sélection revient à 14 ct. et on trouve des tampons bien notés à partir de 6 ct. déjà. La capacité d’absorption (lire encadré), elle, est optimale sur tous les articles testés.
Substances indésirables
Les résultats sont nettement moins réjouissants sur le plan chimique: quatre tampons sur dix contiennent diverses substances indésirables. Un problème récurrent qui est au centre d’une polémique en France. En février 2016, le magazine 60 millions de consommateurs avait ainsi décelé des traces de dioxines et de dérivés halogénés dans les protections intimes.
Suite à ces résultats, une pétition a été lancée dans l’Hexagone pour demander la transparence sur la composition des tampons, qui ne doit pas obligatoirement figurer sur l’emballage. L’Agence nationale de sécurité sanitaire effectue en ce moment des analyses qui seront disponibles à la fin de 2017. De son côté, la Suisse a mené ses propres recherches (lire ci-contre: «Quand Berne préfère relativiser»)
les plus chers derniers
A cet égard, le prix n’est pas un gage de qualité, puisque la boîte Ellen, qui est la plus chère de notre test, est aussi la plus mal notée sur ce point. Les experts y ont trouvé des traces de composés halogènes organiques et de de formaldéhyde, une substance allergène et irritante. Ce résultat est d’autant plus problématique que la ouate est en contact avec la muqueuse vaginale pendant de longues heures. Le fabricant des tampons Ellen rétorque que les quantités de formaldéhyde détectées sont minimes.
Et ce n’est pas tout. Le laboratoire a également relevé des traces de composés halogènes organiques irritants et cancérigènes dans quatre emballages, parmi lesquels les deux modèles de la marque Tampax. Le fabricant Procter & Gamble se justifie en avançant que ces substances sont inoffensives en concentration minime.
Aucune protection ne présente, en revanche, de germes pathogènes, à part les tampons vendus chez Lidl. Le distributeur nous a répondu que ses propres analyses n’avaient rien révélé de tel.
Andreas Schilknecht / chr
Traces de dioxines
Quand Berne préfère relativiser…
Selon le principe de l’autocontrôle, il incombe au fabricant et au distributeur des protections hygiéniques de vérifier la conformité des produits mis sur le marché. Au début du mois de mars, l’Office de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) a quand même fait ses propres analyses. Elles ont révélé des traces de dioxines, un perturbateur endocrinien cancérigène, dans six des huit emballages. Sans préciser le nom des produits incriminés, l’OSAV relativise ce résultat et explique que les concentrations minimes sont inférieures à celles qu’on trouve dans les denrées alimentaires. Berne ne tient toutefois pas compte de l’effet cocktail entre les différents polluants. Lire également «Effet cocktail, le terrible aveu d’ignorance» sur bonasavoir.ch
Nous avons confié l’analyse d’une dizaine de tampons de taille normale à deux laboratoires spécialisés en Autriche et en France. Les experts ont eu recours à des examens chimiques et physiques. La capacité d’absorption a ainsi été mesurée en reproduisant un vagin dans lequel on a injecté un liquide ayant les mêmes propriétés que le flux menstruel.
En détail
Les critères du test
Capacité d’absorption
Quelle quantité de liquide les tampons peuvent-ils emmagasiner? Le pouvoir absorbant est-il uniforme? Y a-t-il un risque d’assécher la muqueuse?
Substances nocives
Les experts ont traqué la présence de substances indésirables, telles que le formaldéhyde ainsi que les composés halogènes organiques, parmi lesquels le brome, le chlore et le fluor qui sont irritants et cancérigènes. Ils ont également cherché à identifier les agents ignifuges.
Germes pathogènes
Les tampons contiennent-ils des germes avant usage? Trouve-t-on la trace de bactéries pathogènes, telles que des staphylocoques?