Samsung est sur tous les fronts. Et rares sont les niches où il ne cartonne pas! Sa domination est même écrasante dans le secteur des téléviseurs selon le dernier test mené sur 155 appareils par nos confrères français de «Que choisir».
Le constructeur coréen prend, en effet, la tête de tous les classements (5 catégories selon la diagonale de l’écran), arrivant même à truster les trois meilleures places dans la catégorie 117 cm et plus, avec ses modèles UE46ES7000 (1399 €, soit 1720 fr.), UE46ES8000 (1599 €/1967 fr.) et UE46ES6710 (1199 €/1475 fr.). Un quatrième modèle, le UE46ES5500, vendu 799 € (983 fr.) seulement, arrive pour sa part en 6e position.
Or, parallèlement, Samsung occupe la dernière place du test avec un autre modèle, le PS51E-490 (599 €/737 fr.), et le PS51E-450 (499 €/614 fr.) ne fait guère mieux. Même constat dans la catégorie des écrans avec une diagonale entre 102 et 109 cm: tandis que les modèles UE40ES 7000 et 8000 occupent le deux premières places, les PS43E-490 et 450 sont très mal classés. Ne peut-on, dès lors, acheter les yeux fermés comme le laisserait croire les podiums du test?
Vincent Alzieu, rédacteur en chef du site Les Numériques, constate, lui aussi, cette confiance aveugle que les consommateurs font dans les téléviseurs Samsung. Et selon lui, pour autant qu’on compare les produits dans la même gamme de prix, elle n’est pas infondée: «Je connais peu de personnes déçues de leur achat par rapport au budget qu’elles avaient défini au préalable. Après, tout dépend de l’importance que les testeurs donnent aux différents critères. Les modèles PS de Samsung correspondent à une technologie plasma, qui consomme deux à trois fois plus d’énergie que les LCD, ce qui les pénalise lourdement dans le test de l’UFC. Mais la qualité de leur image ne mérite pas une aussi mauvaise place.»
En fait, le constructeur coréen fabrique aussi bien les composants, la dalle que le téléviseur en soi. Il maîtrise donc toute la chaîne de production et peut se permettre de proposer le meilleur à des prix agressifs, surtout en milieu de gamme. Selon Vincent Alzieu, cela explique en partie sa réputation, la même qu’a perdue le japonais Sony, maître du terrain il y a dix ans à peine.
Et sur la durée, la qualité est-elle toujours de mise? «Difficile à
dire, répond Christophe Inaebnit, de l’atelier de réparation La Bonne
Combine, à Prilly (VD). En fait, les usagers ont d’abord remplacé leurs
téléviseurs cathodiques par les premiers écrans plats, puis ont passé à
la génération suivante, bien plus performante et à des prix plancher,
sans passer par la case réparation. Ce n’est que maintenant que nous
entrons vraiment dans le jeu. Et nous ne constatons pas, pour l’instant,
qu’une marque tombe plus souvent en panne qu’une autre. En revanche,
nous observons que les anciens téléviseurs LCD (ceux vendus il y a 6-7
ans) résistent mieux que les plus récents, ce qui n’est pas une bonne
nouvelle.»
Bref, le téléviseur idéal n’existe pas! Restent les tests,
si possible suffisamment détaillés pour personnaliser la pondération des
différents critères en fonction de ses attentes. Celui de «Que choisir» est payant, mais pas ceux des Numériques, ni ceux (forcément moins neutres) de la FNAC.
Christian Chevrolet