Totalement suisse ou presque
Le label «Suisse Garantie» assure que les produits sont issus de l’agriculture suisse. Mais ce n’est pas toujours le cas.
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Bon à Savoir
04.06.2015
Dernière mise à jour:
06.07.2022
Darko Cetojevic
Le petit drapeau suisse du logo de «Suisse Garantie» habille de nombreux emballages de viandes, de légumes et de lait. Il indique aux consommateurs que ces denrées sont fabriquées avec des matières premières issues de l’agriculture suisse. Ce qui n’est pas totalement vrai, puisque le label a une tolérance qui va au-delà de nos frontières. Il considère comme helvétiques les produits en provenance du Liechtenstein, des régions frontalières ainsi que de la zone franche genevois...
Le petit drapeau suisse du logo de «Suisse Garantie» habille de nombreux emballages de viandes, de légumes et de lait. Il indique aux consommateurs que ces denrées sont fabriquées avec des matières premières issues de l’agriculture suisse. Ce qui n’est pas totalement vrai, puisque le label a une tolérance qui va au-delà de nos frontières. Il considère comme helvétiques les produits en provenance du Liechtenstein, des régions frontalières ainsi que de la zone franche genevoise, notamment.
Du lait tricolore
C’est ainsi que les Laiteries Réunies de Genève achètent 23 millions de litres de lait par an à des exploitations situées en France, tout en apposant le label «Suisse Garantie». Ses principaux clients sont Coop, Migros et Manor. Le lait provient de la zone franche qui s’étend à dix kilomètres autour de la frontière genevoise. Cette région couvre 547 km2 en territoire français, soit une surface deux fois plus grande que le canton de Genève.
La croix suisse orne également des légumes cultivés chez nos voisins. Selon l’association Agro-Marketing Suisse (AMS), responsable du label, 300 hectares seraient concernés. Mais l’organisme ne précise pas les tonnes de légumes produits. Il estime que cela ne pose pas de problème, dès le moment où ces surfaces se conforment aux critères et directives de «Suisse Garantie».
Vers une réglementation plus stricte
Selon l’Administration fédérale des douanes, 11 000 hectares sont actuellement exploités chez nos voisins, aussi bien par des agriculteurs suisses qu’étrangers. Dans le cadre de la révision de la loi fédérale sur la protection des marques et des indications de provenance, le projet d’ordonnance «Swissness» entend placer la limite à 5000 hectares. Surface qui correspond aux terres de tradition qui étaient cultivées avant 1984 déjà. A la fois directeur adjoint de l’Union Suisse des paysans et président d’AMS, Urs Schneider milite pour la conservation de 8000 hectares au moins.
Darko Cetojevic / yng