Le débat enfle. Faut-il fermer les écoles afin d’empêcher la propagation de la variante britannique du coronavirus, que les enfants peuvent apparemment attraper plus facilement? Jusqu’ici, l’enseignement en présentiel est maintenu et, pour calmer la fougue de ses détracteurs, les mesures de sécurité s’accumulent. Masques à partir de 9 ans, classes séparées pendant la récré et au parascolaire, tests en masse. Parallèlement, la recommandation d’une quarantaine ne se limite plus, dans le cas du virus muté, aux contacts directs de la personne infectée, mais aussi aux contacts de ses contacts. Cela conduit à des quarantaines de classes en nombre. A Zurich par exemple, une école d’un quartier huppé s’est vue contrainte de fermer six de ses douze classes de primaire, parce deux élèves s’étaient entraînés, un samedi, au Club de ski de Wengen (BE). La NZZ am Sonntag relate ce cas en explorant si des quarantaines aussi larges ne sont pas démesurées.
Le fait que la quarantaine élargie conduise parfois à la fermeture de facto de toute une école fait bondir la ministre zurichoise Silvia Steiner, qui préside la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique. Cela met de nombreuses familles en difficulté, estime-t-elle.
Mais, aux yeux d’un médecin de Wengen, qui a observé l’avancée du virus dans la station, il est très possible que les enfants, même testés négatifs, puissent transmettre le virus. Le vénérable dominical s’enquiert aussi auprès des parents et des enseignants, partagés entre le pragmatisme et la crainte d’une propagation. Toutefois, une question n’est pas abordée: celle de la responsabilité de cette famille qui s’est rendue droit dans la gueule du loup. Le journal relate que, estomaquée par les proportions de la mesure, elle a tenté de faire opposition à la quarantaine ordonnée, arguant que les enfants portaient un masque pendant leurs cours. Reste que quelque 130 de leurs camarades se sont retrouvés enfermés chez eux pendant dix jours, avec tous les inconvénients que cela comporte pour eux et leurs parents. Tout cela pour une journée de glisse dans une station que l’on savait contaminée par le nouveau variant. Et s’il était possible de laisser les écoles ouvertes, tout en limitant les quarantaines? Et si la responsabilité individuelle était une partie de la solution?
Sandra Porchet