La 5G serait bonne pour l’environnement, à en croire les opérateurs. «Utiliser les ressources de manière optimale, éviter le gaspillage, augmenter l’efficacité énergétique – la 5G rend possible ce que souhaitent les activistes du climat. Lorsque la technologie déploie tout son potentiel, elle devient la force protectrice de notre planète», affirme Sunrise dans une publicité.
On le sait: les milieux économiques surfent sans scrupules sur la vague verte pour tenter de susciter l’adhésion face à des enjeux commerciaux colossaux. Les ficelles sont toutefois grosses et on ne peut que s’interroger sur la sincérité du propos.
Loin de moi l’idée de trancher le sensible débat de la nocivité de la 5G ou de pourfendre les nouvelles technologies. D’un point de vue environnemental, la 5G pourrait certes offrir une meilleure efficacité énergétique. Ces progrès seront toutefois insuffisants si le trafic augmente exponentiellement et rend obsolète tous les équipements actuels.
Certains gains environnementaux obtenus grâce à l’amélioration de l’efficacité énergétique sont annulés par une augmentation des usages. C’est le fameux «effet rebond». Au final, l’empreinte carbone risque de continuer de grimper. Communiquer sur un seul indicateur environnemental afin d’escamoter d’autres impacts est donc, pour le moins, discutable!
Face à l’urgence climatique, le modèle consumériste et la croissance sans limites ne fonctionnent plus. Le marketing et la publicité se tournent dès lors sans vergogne sur l’argument «écolo», dont la simple évocation aurait un effet magique. En gros, il suffirait de mentionner l’environnement pour nous convaincre.
Géants de l’internet, du pétrole ou grandes banques: ils promettent tous de réduire leur empreinte carbone et de planter des arbres. Et démêler le vrai du faux n’est pas une mince affaire. Plus que jamais, c’est à nous, consommateurs, d’adopter une attitude plus vigilante et plus critique!
Alexandre Beuchat