Habitués à annoncer régulièrement une progression de la fréquentation, les CFF ont enregistré pour la première fois une baisse des passagers/kilomètres de 8,7 à 8,5 passagers / kilomètres depuis le début de l’année. Le résultat du secteur voyageurs a reculé d'un tiers, à 65 millions de francs.
Les CFF attribuent ces chiffres à la crise dans le secteur du tourisme, laquelle a entraîné un repli dans le trafic de loisirs national, a indiqué leur porte-parole en réaction aux articles parus dans la presse dominicale. Les bons résultats enregistrés dans les ventes d’abonnements prouvent en revanche la fidélité des pendulaires.
Cette interprétation est nuancée par Franzisca Teuscher, présidente de l’Association transports et environnement (ATE). «A force de voir augmenter les prix du rail, les passagers choisiront de prendre leur voiture», met en garde l’ATE.
Pour Bon à Savoir, cette mauvaise nouvelle montre la nécessité de la démarche entreprise en lançant l’initiative «Pro Service Public». Car la pression exercée sur l’ancienne régie pour dégager des bénéfices comptables passe inévitablement par des hausse de tarifs. Or, les résultats de 2012, qui seront publiés en détail mercredi par les CFF, montrent les conséquences négatives des augmentations de décembre dernier. Ce qui n’augure rien de bon pour la nouvelle hausse du prix des billets de 3% déjà programmée pour le 1er décembre prochain.
En effet, la désaffection du trafic de loisirs montre bien que, désormais, seuls les passagers captifs qui doivent emprunter le rail pour se rendre à leur travail resteront fidèles au train. Une partie de ceux qui embarquaient pour le plaisir ont renoncé cette année à leur excursion ou opté pour la voiture, ce qui va à l’encontre des objectifs fixés par le Conseil fédéral.
Claire Houriet Rime