Les crèmes pour les pieds font-elles partie des cosmétiques indispensables ou superflus? Selon les spécialistes, il faut prendre soin de ses pieds dès le plus jeune âge. Car plus on vieillit, plus la peau se dessèche, d’où l’importance d’utiliser ces produits.
Pour connaître leur composition et tester leur efficacité, nous avons sélectionné dix marques et les avons confiées à un laboratoire d’analyses (voir tableau). Bonne nouvelle: elles sont toutes dépourvues de formaldéhyde, suspecté de provoquer le cancer. De même, aucune ne contient de parfums allergènes (catégories 1 et 2), de muscs polycycliques ni de cashmeran, une substance synthétique odorante, aussi appelée bois de Cachemire (lire l’encadré). Quelques-unes en revanche présentent des quantités minimes de parfums allergènes de catégorie 3 (Pedic Crème traitante, Lacura Fussbalsam Frozen Orange, Neutrogena Crème pieds secs).
Les promesses
Qu’en est-il de leur pouvoir soignant? Elles promettent toutes d’hydrater les peaux sèches, de leur apporter brillance et souplesse, voire d’éliminer la corne, si la crème est appliquée régulièrement. Tiennent-elles cependant leurs promesses? Pour le savoir, plusieurs femmes se sont prêtées au jeu et les ont essayées. Résultat: trois ont été jugées «très bon» (Eucerin Crème pieds réparatrice, Tal Crème soin des pieds et Neutrogena Crème pieds secs). La crème hydratante pour les pieds et les ongles, de Scholl, a quant à elle reçu la mention «bon». Avec ces quatre soins, le taux d’humidité de la peau double immédiatement après l’application. Pour le vainqueur du test, ce taux grimpe même à 135%, deux heures après. Et pour chacune d’elles, six heures plus tard, l’hydratation du derme est environ 80% plus importante que sans crème.
Malheureusement, tous les produits testés ne sont pas aussi efficaces. Cinq ne sont d’ailleurs que «satisfaisant». Et pour cause, juste après l’application, l’hydratation est déjà deux fois moins intense qu’avec les produits jugés «bon» et après six heures, l’effet diminue sensiblement. Le Fussbalsam Lemonfresh de Cadaevera, par exemple, n’apporte que 16% d’humidité de plus en comparaison avec une peau non traitée, alors qu’il promet une action continue de douze heures! La Droguerie Müller, propriétaire de la marque, réfute: «Notre produit offre un excellent soin.»
La crème Weleda nourrit encore moins. Après deux heures, le taux d’hydratation ne se situe qu’à 17%, et chute à 4% après six heures. Michael Leuenberger, de Weleda, s’en explique: «Le Baume Sani-pieds est une crème grasse qui n’est pas conçue pour apporter de l’humidité, mais pour entretenir la souplesse de la peau.» Mais pourquoi acheter un tel cosmétique si celui-ci n’hydrate pas? Ce critère est en effet majeur dans notre évaluation, car il correspond à l’attente des consommateurs pour ces produits. Et puis, ne lit-on pas sur l’emballage que ce baume prévient la corne et les crevasses? Or, pour cela, l’apport en eau est essentiel. Pour toutes ces raisons, le produit a été jugé «peu satisfaisant».
Pour des pieds plus beaux et plus sains, nos spécialistes conseillent aussi de renoncer aux sels de bain ou aux crèmes parfumées qui dessèchent rapidement la peau.
Irène Mayr / élo
Pour télécharger le tableau comparatif des produits, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.
Les critères du test
Les dix tubes de crème ont été évalués selon deux axes:
- Les propriétés hydratantes – Les crèmes ont été testées sur dix femmes entre 22 et 70 ans, de tout type de peaux. Chacune d’elles a reçu une certaine quantité de chaque produit et a dû l’appliquer sur une même surface de peau. Les experts du laboratoire ont mesuré le taux d’humidité de la surface de peau badigeonnée après 2, 4 et 6 heures. Ces valeurs ont ensuite été comparées avec les endroits non traités. L’évaluation des produits a tenu compte de l’hydratation de la peau avec et sans crème, des propriétés hydratantes du produit et de la durée du pouvoir hydratant.
- Les substances – La présence des substances critiques suivantes a donné lieu à 1 point de pénalité sur le classement général:
- Formaldéhyde, un conservateur suspecté de provoquer le cancer.
- Substances odorantes allergènes des catégories 1 et 2, selon la directive européenne 2003/15/EG.
- Composés de muscs polycycliques et cashmeran. Problématique pour les personnes allergiques, ce dernier – également appelé bois de Cachemire – est une substance synthétique qui donne un parfum boisé et chaud.
- Substances odorantes allergènes catégorie 3, selon la directive européenne 2003/15/EG.