Le café en capsules rencontre un succès croissant. Pionnier dans le domaine, Nespresso est désormais soumis à une concurrence acharnée, d’autres fabricants ayant élaboré leurs propres systèmes. La multinationale riposte en diversifiant son offre et en proposant six machines de trois fabricants différents. Ces appareils sont-ils tous de qualité équivalente? Pour le savoir, nous en avons fait analyser une dizaine, selon des critères précis (lire encadré). Les cafés ont tous été préparés avec la même eau et les capsules originales correspondant à chaque marque.
Résultat: trois modèles – deux de Nespresso et la Delizio de Migros – sortent du lot et se voient décerner la mention «très bon». Elles sont suivies par celles de Starbucks, Amici, Chicco d’Oro, Krups, Tassimo et Tchibo qui sont jugées «bon» avec des moyennes oscillant entre 5.2 et 4.8. En queue de peloton, la Varia de Martello vendue chez Aldi est seulement notée «satisfaisant». C’est également la plus avantageuse, puisqu’elle ne coûte que 59.90 fr.; ses capsules sont aussi les meilleur marché de notre sélection (0.30 fr. l’unité).
Du simple au triple
Les prix des autres machines varient quasiment du simple au triple. Au bas de l’échelle, la cafetière automatique de Tchibo obtient de justesse la mention «bon» pour 89 fr. A l’opposé, il faudra débourser 249 fr. pour le modèle design d’Amici. Les deux vainqueurs du test, les König (129 fr.) et Delizio (139 fr.) se situent dans la moyenne.
Les tarifs des capsules, eux, s’échelonnent entre 0.30 fr. pour les Martello de chez Aldi et 0.59 fr., soit le double, pour celles d’Amici. Entre ces deux extrêmes, les «espressos» des autres fabricants coûtent entre 0.40 fr. et 0.50 fr. l’unité.
Podium efficace
Notre analyse a révélé que nos trois lauréates sont toutes faciles à l’emploi, rapides et peu voraces en énergie. La König brille par sa sobriété, puisqu’elle ne grille que 12 wattheures (Wh) pour la pré paration de deux petits noirs. De plus, elle bascule automatiquement en mode veille après neuf minutes seulement avec, ensuite, une consommation quasiment nulle. A l’opposé, 30 Wh ont été nécessaires à la Martello pour la même opération. Et, comme elle ne dispose pas de mode veille, elle chauffe en permanence: un fonctionnement désormais archaïque.
Dans un monde où le temps est précieux, la rapidité est un aspect qui peut compter. Aussi, les plus pressés choisiront la cafetière Delizio Una. Une fois préchauffée, il ne lui faut que 59 secondes pour servir deux expressos. Les autres se contenteront de la Tassimo, à qui il faut 135 secondes, soit plus de deux minutes, pour faire la même tâche. Et, quand il s’agit de détartrer, mieux vaut être patient avec les Chicco d’Oro et Tchibo qui exigent 47 minutes pour l’opération contre 10 minutes pour la plus leste, la Turmix.
Pas de métaux lourds
Bonne nouvelle pour les amateurs du petit noir: nos analyses ne nous ont pas permis de détecter de métaux lourds. Le laboratoire a cherché d’éventuelles traces de plomb ou de nickel dans les tasses – des métaux lourds qui peuvent provenir de la machine, de l’eau utilisée ou encore du café lui-même. Les grains peuvent en effet être contaminés par des sols pollués ou, plus tard, lors de la mouture. Or, six produits sur dix étaient totalement exempts de plomb. Quatre en contenaient, mais dans des quantités infimes, largement inférieures aux normes admises.
Quant au nickel, nous en avons décelé dans huit expressos, mais dans des concentrations minimes (entre 15 g et 30 g/l). Les cafés préparés par la Delizio et la Chicco d’Oro affichaient 70 g/l, ce qui ne devrait pas poser de problèmes à un consommateur normal. Les personnes allergiques au nickel, en revanche, pourraient en pâtir, raison pour laquelle nous avons attribué un «satisfaisant» sur ce point à ces deux appareils. A noter que le nickel se rencontre dans d’autres aliments, tels que les noix, d’où l’importance d’en limiter la quantité dans le café.
La majorité des fabricants n’ont pas souhaité prendre position à la lecture de nos résultats d’analyse. Seule Migros a répondu qu’elle ne pouvait expliquer la concentration de nickel dans les expressos tirés sur la Delizio. Ses propres analyses aboutissent, en effet, à des résultats bien meilleurs. Les documents que le géant orange nous a fournis remontaient toutefois à 2012.
De nets progrès
Il est cependant réjouissant de constater que, par rapport au test que nous avions effectué en 2008, la situation s’est nettement améliorée à cet égard. Nous avions alors retrouvé jusqu’à 100 g/l de plomb dans le café de l’Amici C7. Quant à la Delizio Compact Automatic Mirror, elle affichait 400 g/l de nickel.
Pour limiter au minimum la concentration de métaux lourds dans son nectar matinal, on changera chaque jour l’eau du réservoir. Il est recommandé de tirer ensuite une tasse sans capsule. Une précaution à répéter plusieurs fois lors des détartrages, après avoir rincé soigneusement la machine.
Andreas Schilknecht / chr
Bonus web: Nespresso cartonne en dégustation
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.
EN DÉTAIL
Les critères du test
Le Laboratoire Ipi à Stuttgart (D) a comparé dix modèles. Leur maniement a été ensuite évalué par cinq utilisateurs.
1 / Maniement: les appareils sont-ils simples à installer, à nettoyer et à détartrer? Le dosage du café est-il facile à programmer? Combien faut-il de temps pour chauffer l’appareil? Et pour préparer une, puis deux tasses d’expresso? Est-ce aisé d’insérer les capsules et de les retirer ensuite? Les machines ont-elles tendance à couler?
2 / Consommation d’énergie: quelle est la quantité de courant requise pour la première tasse de café, préchauffage de la machine compris ainsi que pour la deuxième? Après combien de temps l’appareil bascule-t-il en mode d’économie d’énergie? Et quelle est alors sa consommation?
3 / Substances nocives: quelles sont les quantités de plomb et de nickel mesurées dans un expresso? Les experts ont basé cette analyse sur les capsules originales fournies par chaque fabricant.