La casserole est au cuisinier ce que le violon est au virtuose: en cuisine comme en musique, il est indispensable de pratiquer son art avec des instruments de pointe, pour ravir le palais de ses hôtes. Mais quelle casserole choisir? Pour vous orienter, Bon à Savoir a fait tester quinze des modèles les plus vendus (d’un diamètre de 18 cm) par l’ipi, institut allemand de recherche et d’information sur les produits. Le résultat laisse un goût amer: sur les quinze modèles testés, quatre seulement ont obtenu la mention «bon».
Critères du test
Le laboratoire d’analyse a imposé à chaque produit les tests suivants (entre parenthèses, les critères reportés dans le tableau):
- A quel point une crème à la vanille brûle-t-elle? (efficacité)
- La crème roussit-elle uniformément? (efficacité)
- Une fois cuite, la crème se détache-t-elle facilement de la casserole? (efficacité)
- Le fond de la casserole chauffe-t-il de manière uniforme? (efficacité)
- Combien de temps la casserole tient-elle son contenu au chaud? (effet isolant)
- Le manche est-il stable? (solidité/durabilité)
- La casserole supporte-t-elle une chute depuis le plan de travail? (solidité/durabilité)
- La casserole résiste-t-elle au four? (solidité/durabilité)
- Les parties en plastique sont-elles ignifuges et résistantes à la chaleur? (solidité/durabilité)
- Le fond de la casserole résiste-t-il aux chocs thermiques? (solidité/durabilité)
- La casserole est-elle inoxydable? (solidité/durabilité)
- Quelle est la quantité d’énergie nécessaire pour faire bouillir un litre d’eau? (consommation d’énergie)
- Et quelle quantité d’énergie faut-il pour maintenir ce litre d’eau en ébullition durant une heure? (consommation d’énergie).
La qualité se paie
Pas de doute, la qualité a un prix: le modèle Durotherm de Kuhn Rikon, le plus cher du test (219 fr. chez Globus), se place clairement en tête, manquant de peu la mention «très bon». Il n’y a d’ailleurs que sur le plan de l’efficacité que ce modèle a dû céder sa place à deux de ses concurrents (Inox Prestige de Coop et Galactica de Elo).
Ça attache
Reproche fréquent: la casserole attache. Cette faiblesse, due à une mauvaise qualité du fond, a été spécialement constatée lors de la phase consistant à la cuisson d’une
crème à la vanille. Quatre modèles ont pourtant passé avec succès cette partie du test en ne laissant, dans le pire des cas, que très légèrement roussir la crème. Et quand, par malheur, elle a un peu attaché au fond, au moins la casserole a-t-elle été facile à nettoyer. Il s’agit des modèles suivants:
- Kuhn Rikon Durotherm;
- Coop Inox Prestige;
- Elo Galactica;
- La casserole avec manche de marque Sitram;
Et, logiquement, les deux modèles équipés d’un revêtement anti-adhésif se sont révélés à la pointe pour ce critère. Il s’agit des deux modèles suivants:
- Ikea Kurage;
- Et de Sitram Quartz Teflon2.
A peine pose-t-on certaines casseroles sur la table que leur contenu est froid! La Durotherm de Kuhn Rikon constitue la référence en matière d’isolation. Sa particularité tient à la méthode de fabrication de ses parois: deux couches superposées, qui ralentissent le refroidissement. Après 30 minutes, un litre d’eau bouillie avec cette casserole atteint encore la température de 80°C, et 70°C après une heure.
Mauvaise isolation
Avec le modèle ayant obtenu la plus mauvaise note pour ce critère, soit la Sitram Quartz Teflon2, la température descend déjà à 69°C après 30 minutes – 55°C après une heure. Le modèle Ikea 365+ s’en sort très bien pour une casserole sans double paroi: 75°C après 30 minutes et 63°C après une heure. D’où sa note «bon» pour ce critère.
On attend aussi d’une casserole une bonne solidité. Résultat réjouissant: tous les modèles d’un prix élevé ont passé haut la main le test de «solidité/durabilité».
Solide et durable
Les modèles vendus autour de 50 fr. (avec le couvercle) s’en sortent bien également. Les casseroles bon marché proposent toutefois une durée de vie plus courte. Par exemple, la Mivit Maxi est sujette à la rouille, dont quelques traces sont rapidement apparues près du manche. De même le modèle Galactica de Elo a commencé à rouiller sur ses parois externes. En revanche, aucune trace d’oxydation n’est apparue sur le modèle «de pointe» Kuhn Rikon Durotherm.
De plus, tous les modèles n’offrent pas la même résistance: le manche de la casserole Ikea 365+ s’est brisé le long de la soudure, alors qu’il n’était soumis qu’à une faible charge. De même celui de la Quartz Teflon2 de Sitram.
Chaleur inégale
Autre point négatif pour la plupart des casseroles: leur faible résistance aux chocs thermiques. Soumis à de fortes différences de température, le fond peut, en effet, se déformer. Conséquence: une diffusion inégale de la chaleur dans les aliments et une déperdition d’énergie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il faut toujours éviter de passer une casserole brûlante sous l’eau froide. Pour preuve, deux modèles seulement ont résisté à un tel traitement, répété à cinq reprises:
- Sigg Savoy;
- La casserole avec manche de Sitram.
Les deux modèles vendus par Ikea se sont très peu déformés durant le test. Mais leur fond était déjà légèrement concave à l’origine, ce qui est contraire aux normes établies par l’industrie.
Rapidité de cuisson
Les mauvais résultats obtenus lors de cette dernière phase du test se sont confirmés lorsque le laboratoire a mesuré le temps requis pour cuire un litre d’eau. Il a fallu presque 10 minutes avec le modèle Ikea Kurage. Ce qui est énorme, puisque avec la meilleure du test pour ce critère cela a pris moins de 7 minutes pour que le liquide entre en ébullition. Une différence qui se répercute sur la consommation d’énergie: la casserole d’Ikea requiert, en effet, 43% d’électricité en plus pour cuire de l’eau.
Les disparités se sont révélées encore plus grandes lors de la phase consistant à maintenir l’eau en ébullition durant une heure. Un bon point pour la Kuhn Rikon Durotherm. Mais un mauvais point, une fois encore, pour le modèle Kurage d’Ikea, qui demande 50% d’énergie en plus. En comparaison, un utilisateur du modèle Durotherm économise environ 120 Wh. Cela peut paraître peu à première vue, mais si l’ensemble des ménages suisses utilisaient une telle casserole, on économiserait annuellement plus que la consommation d’énergie d’une petite ville!
Economiser l’énergie
Dernier conseil: il faudrait toujours mettre un couvercle sur la casserole. Chose qu’on oublie souvent. Selon un test de l’Institut ipi, la consommation d’énergie passe en effet du simple au quintuple entre une cuisson avec et sans couvercle.
Thomas Vogel/S.R.
Conseils pratiques
Quelques trucs pour économiser l’électricité
Il est possible de réduire considérablement sa consommation d’électricité pour cuisiner, si l’on suit les conseils suivants:
- Toujours choisir le modèle de casserole en fonction de la quantité d’aliments à cuire. Une casserole remplie aux deux tiers aura une efficacité optimale.
- Utiliser une cocotte-minute pour les aliments nécessitant un long temps de cuisson.
- Mettre un couvercle adapté, qui ferme bien, durant toute la cuisson.
- N’ajouter que le strict nécessaire de liquide pour cuire.
- Utiliser une casserole du même diamètre que celui de la plaque. Et la poser exactement dessus.
- Il est possible de suspendre un panier dans la casserole, de manière à cuire deux sortes de légumes en même temps.
- Baisser la chaleur de moitié dès que les aliments commencent à cuire.
- Avec les vieilles cuisinières, on peut même éteindre complètement la plaque environ cinq minutes avant la fin de la cuisson.