Certains préfèrent courir, d’au tres pédaler. Quel que soit le sport choisi, il faut doser l’effort. Les appareils qui mesurent le rythme cardiaque sont de précieux auxiliaires. Ils se composent d’un capteur placé sur la poitrine qui enregistre, par le biais d’électrodes, les battements du cœur. Cette mesure est retransmise, sans fil, à un cadran porté au poignet ou, pour les cyclistes, sur le guidon. Sur les montres les plus sophistiquées, les données sont cryptées pour éviter que le cadran ne capte les informations d’autres transmetteurs.
Certains modèles indiquent également la dépense calorique ou les temps intermédiaires. Les plus sophistiqués sont munis d’un GPS qui donne l’altitude, la vitesse ou la distance parcourue.
Ces appareils sont-ils fiables? Et sont-ils simples à utiliser? Pour le savoir, nous en avons soumis dix à un laboratoire spécialisé. Les experts ont examiné leur fiabilité, leur sensibilité aux interférences, la diversité des options proposées ou encore le confort au porter. Ils ont aussi testé le changement des piles et la durée des accus (lire encadré).
Investissement justifié
Les prix des modèles de notre sélection varient entre 40 fr. et 300 fr. Tous, sauf le dernier, prennent le pouls correctement. Il faut toutefois mettre le prix pour avoir un accessoire facile à utiliser et qui ne se laisse brouiller ni par les données d’autres sportifs ni par le champ magnétique d’une ligne à haute tension, par exemple. Le lauréat de notre sélection, qui offre un bon rapport qualité-prix, coûte ainsi 130 fr.
Les trois appareils les plus avantageux sont, quant à eux, les plus mal notés. L’Oregon Scientific, dernier du test, est le moins précis et dispose de peu d’options. Très sensible aux interférences, il est donc réservé aux sportifs solitaires qui ne participent pas à des compétitions de masse. Son utilisation, peu intuitive, n’est enfin pas aisée: même la démonstration intégrée a davantage énervé les sportifs qu’elle ne les a aidés. L’Oregon a donc reçu l’appréciation «peu satisfaisant».
Avant-dernier de notre classement, le Sigma PC 9 man n’a pas non plus convaincu les testeurs qui ont notamment critiqué la navigation dans le menu de l’appareil. Les informations sont peu compréhensibles et trop touffues. Cet appareil est en outre le seul à ne pas être rétroéclairé, ce qui le rend inutilisable quand la lumière du jour baisse.
«Cette critique est justifiée», nous a répondu le fabricant Sigma Elektro qui conseille aux sportifs du soir d’opter pour un modèle un peu plus élaboré, moyennant un léger supplément de prix. Idem pour ceux qui courent en hiver, l’appareil ne fonctionnant pas quand la température descend au-dessous de 0°C. Le Sigma est enfin destiné aux individualistes, car trop réceptif aux ondes parasites des autres sportifs.
Mauvaise lisibilité
Le Polar FT7 est également pénalisé par la complexité de son emploi. Les experts ont critiqué la mauvaise lisibilité de l’affichage. Ils ont enfin trouvé les touches peu accessibles et leurs bords tranchants. «Le modèle sélectionné est une variante spécifique, avec un design mode. Les chiffres sont plus lisibles sur les appareils standard», rassure le fabricant.
L’écran du pulsomètre K-Tec est, quant à lui, rétroéclairé, mais seulement pendant deux secondes, ce qui est insuffisant. Autre défaut: le mode d’emploi est abscons et contient des fautes de traduction, sans parler des chiffres peu lisibles sur le cadran. «Nous sommes en train de revoir les notices», explique le fabricant. Quant au graphisme de l’affichage, «il sera revu pour la prochaine édition», indique Gaby Meier d’Athleticum.
Le commerçant promet aussi de remédier à la trop grande sensibilité du modèle aux interférences «Nous planchons sur un codage qui permettra au sportif d’isoler la source des données.»
On renoncera enfin à s’élancer sur un marathon avec le Multi Nav-2 de Conrad, dont l’accu a déclaré forfait après trois heures seulement. Cette faiblesse a valu à la montre une note de 3.3 sur ce point. Les experts n’ont, en revanche, rien trouvé à redire sur les performances des autres appareils à accu. Côté confort, les testeurs n’ont pas relevé de grandes différences au porter entre les divers modèles. En queue de classement à ce critère, on trouve le Multi Nav-2 et le K-Tec. Les experts ont jugé la bande étroite du premier inconfortable. Quant aux modèles Polar, leur fermeture éclair s’est bloquée. Bon point toutefois pour les sangles des appareils Polar, Suunto et Nike, toutes lavables en machine.
Les testeurs ont enfin apprécié le capteur placé dans la chaussure fourni par Suunto et Nike. Cet accessoire donne des indications sur la vitesse et la distance parcourue, et ce, même sans GPS intégré.
Gertrud Rall / chr
Bonus web: pulsomètres avec GPS
EN DÉTAIL
Les critères du test
Le Laboratoire allemand BBM TestLab a examiné dix cardiofréquencemètres. Quatre testeurs âgés entre 23 et 49 ans les ont ensuite essayés en situation. Les éléments suivants ont été vérifiés.
- Simplicité d’utilisation: le mode d’emploi et la navigation dans le menu sont-ils compréhensibles? L’appareil est-il facile à utiliser? L’affichage est-il lisible même par faible luminosité?
- Tendance aux interférences: la transmission des données est-elle perturbée par une ligne à haute tension ou la présence d’appareils similaires?
- Confort au porter: la ceinture et le bracelet sont-ils seyants? Ont-ils tendance à glisser ou, au contraire, à serrer?
- Exactitude des données: les indications fournies rejoignent-elles les mesures effectuées avec un appareil de référence?
- Polyvalence: la présence de fonctions telles que GPS, capteur de chaussure, éclairage du cadran ainsi que les options d’utilisation (sports) ont été évaluées.
- Changement / durée de la pile: la pile est-elle facile à changer ou, en présence d’un accumulateur, quelle est la durée de ce dernier?