Le vin a une cote en baisse. En Suisse, la consommation s’est réduite de 30 millions de litres par an en une décennie. Les producteurs, eux, tentent de surfer sur le «sans alcool». Blancs ou rouges, ces «crus 0%» sont obtenus à partir du même processus de fabrication que les vins classiques. Le jus de raisin est d’abord fermenté. L’alcool qui en résulte est ensuite retiré. Généralement par évaporation, lors d’une distillation sous vide.
Selon les producteurs, ce procédé est suffisamment délicat pour conserver l’arôme du vin. La réalité est moins flatteuse, comme le montre la dégustation organisée par nos confrères alémaniques du magazine K-Tipp. La plupart des vins testés ont été jugés trop sucrés, trop acides ou trop aqueux.
Deux vins blancs jugés «bon»
Cinq vins rouges et cinq vins blancs sans alcool ont été soumis à un jury de cinq spécialistes, aux côtés d’un vin rouge et d’un vin blanc avec alcool (un Sedotto Primitivo des Pouilles et un Riesling Baron de Hoen d’Alsace). Côté vins rouges, le jury a tout de suite identifié le vin avec alcool. Aucune des alternatives sans alcool ne rendait les notes d’amertume habituelles dues aux tanins. La plupart laissent un goût de jus de fruits. Le Kolonne Null a été considéré comme «un peu trop acide». Quant au Cabernet Sauvignon 0%, de la marque Viv de Coop, il a été jugé «plutôt aqueux».
Les vins blancs sans alcool ont obtenu de meilleurs résultats. Deux ont même été jugées «bon»: le Divin 0.0, considéré comme «frais et fruité» et le Natureo 0,0, «pétillant» et «agréablement sec». Les experts les ont d’ailleurs trouvé meilleurs que le Riesling avec alcool, jugé «très amer».
0,0% d’alcool, vraiment?
A noter que la mention «0,0» sur certaines étiquettes, comme celles du Divin et du Natureo, ne signifie pas que ces boissons sont totalement exemptes d’alcool. Selon le producteur, ces deux vins contiennent environ 0,05% d’alcool. La loi autorise une teneur en alcool allant jusqu’à 0,5% dans les boissons portant les mentions «sans alcool», «0,0%» ou «0%».
Jonas Arnold / gc